A l’attention de mes villageois.
Je ne me souviens plus de l’année exacte, c’était au début des années 60.
Tous les lévianais de ma génération vont reconnaître facilement Donu Nicoli et sa fille Pépina.
Une villageoise déjà largement médiatisée puisqu’elle était chanteuse. Elle se produisait en Corse et à Paris, particulièrement dans le giron de la diaspora.
L’intérêt de ces images, au-delà du souvenir qui fait réagir « Mi mi* Alain, mi mi Petru, mi mi Francescu… », est de voir l’allégresse qui régnait dans les rues. Certes, c’était des noces et tout Levie était invité.
Qui souhaitait participer à la fête y allait, point besoin de carton d’invitation, c’était automatique, c’était dans l’air du temps…
Les enfants couraient devant le cortège, large sourire aux lèvres, ils bondissaient d’allégresse, c’était jour joyeux.
La mariée au bras de son père, bien fier de la conduire aux épousailles, se rendait à l’église à pied, traversant une partie du village sur le trajet qui mène de la mairie à l’église.
La nouvelle largement répandue depuis belle lurette avait alerté les lévianais afin que la joie anime la rue principale
C’était un temps béni pour la convivialité, béni comme les mariés lors de la cérémonie religieuse.
Cette deuxième image est un vrai témoignage.
Outre l’allégresse des enfants déjà évoquée, sur une trentaine de mètres, on devine un hôtel restaurant, un bar, un magasin, la poste, un commerce de meubles et d’électroménager.
Sur la photo en titre, à gauche de la pâtisserie, il y avait une menuiserie.
On peut voir un artisan du bois, torse nu, calot confectionné avec un journal, qui avait interrompu son ouvrage pour regarder passer la mariée.
Comme de nombreux villages de l’île, Levie a vu chuter sa population sévèrement, de 1118 en 1962 à 675 en 2020.
Avec l’installation de jeunes lévianais une légère augmentation semble s’amorcer…
*Mi mi=regarde regarde ou tu vois tu vois
Le petit plus du jour qui n’a rien à voir avec ce papier.