Un monde étrange.

Aujourd’hui est un vendredi maussade, très pluvieux par moments, bref, un temps à rester au coin du feu, à fouiller dans ses vielles photos.

C’était un jour de novembre 2020. Je m’étais rendu au barrage, loin de chez moi.
Le ciel était sombre, triste à mourir, je voulais récolter des images de saison.
L’idée était bonne car dès mon arrivée aux abords du barrage, je savais que j’allais rentrer chez moi avec de belles vues, originales, inédites pour moi, même si elles étaient de désolation.
Une luminosité particulière fluctuait, allait du beige, de la terre d’ombre à la vanille laiteuse, parfois.
Je ne me suis soucié de rien d’autre que cliquer, faisant confiance à mon regard.
L’étonnement sera pour plus tard en visionnant mes clichés.
J’avais l’impression d’avoir été transporté sur une planète étrange à l’atmosphère chocolat au lait, dans son ensemble.
Il me semblait que rien ne poussait dans cet endroit où le vert végétal était absent sur le sol et curieusement, présent dans quelques reflets qui cachaient un secret.
La retenue d’eau très basse, sans doute à un niveau d’alerte maximale, offrait-elle encore une vie aquatique ?
J’étais un aéronaute perdu dans un autre univers, je m’apprêtais à rencontrer des êtres rouges ou rouillés par l’atmosphère ambiante. J’avais hâte de savoir quels sentiments émaneraient de ces créatures.
Peut-être, totalement insensibles à tout ce qui n’est pas d’apparence châtaigne affadie, indifférents à toute intrusion venue d’ailleurs ?

Voici le spectacle qui s’offrait à moi.

En rentrant chez moi, j’imaginais, dans l’immensité de l’Univers, d’autres vies qui m’attirent.
Je venais de rêver ici-bas d’un monde d’ailleurs, j’aurais voulu savoir…