A mots découverts.

De temps en temps l’envie me prend de jouer avec les mots.
De les inventer pour sublimer les nuances.

Mots découverts, au double sens.
Découverts puisque inventés et découverts puisque nus, dévoilés sans maquillage.
Des mots qui se révèlent d’emblée sans faire un tour chez Larousse ou chez Robert.

J’ai l’habitude d’enrichir – c’est mon impression – ma vie quotidienne, en introduisant des sourires, des surprises dans mes interventions. C’est spontané, les mots s’imposent à moi, ce n’est jamais une réflexion. En somme c’est un mode de vie.

J’égaie mes jours en surprenant, sans me forcer, c’est une seconde nature.

Par exemple, il m’arrive de dire, une fois seulement, après je passe à autre chose :
Veux-tu que je te frijole ?
Cela se comprend sur le champ, que « je te cajole », c’est le moment qui commande.
C’est le contexte de l’instant.
Plus tard, je demande :
Veux-tu que je te frijaule, maintenant ?
C’est autre chose, c’est plus que frijoler !

Sur un autre registre, il m’arrive de changer les pluriels.
Par exemple, parfois je m’écrie :
Là, ce sont vraiment des épouvantaux ! Les épouvantails épouvantent peu, ils font rire les oiseaux, surprennent ou amusent les passants.

Les épouvantaux font vraiment peur. Grande nuance oblige.

Voici donc quelques bêtises que j’ai cambrées pour vous.
Les bêtises cambrées sont des idées cintrées, mises en forme sur une impression, perdues au milieu d’autres réflexions un peu plus sérieuses.
Aucun rapport entre elles, c’est la gambade totale de l’esprit.
Un rassemblement d’idées neuves et anciennes.

Voici quelques traits que certains ont déjà rencontrés dans ce blog, c’est une offrande pour les nouveaux lecteurs, une entrée en fanfare dans le mois de novembre.

Savez-vous qu’un Rino-plasticien n’est pas très loin d’être obstétricien, si on n’y prend garde ? Pourquoi ?
Ben, parce qu’à chaque fois, il vous fait un nouveau nez !

Face à ces gens qui n’avaient rien à dire et à qui je n’avais rien à proposer, je me sentais comme un poisson hors de l’eau, totalement en apnée.

Placer un mauvais gestionnaire à la tête d’une entreprise c’est comme mettre la souris sur le gâteau.

Pour adoucir le mot « maladie », on l’a féminisé. A l’origine masculin, il dérangeait beaucoup : « Le mal a dit ».

Les bons gars sont toujours originaires du Gabon, c’est dans ce pays que le gars bon nait.

Celui qui se fait une joie de signer un acte de naissance ne fait qu’entériner une condamnation à mort.

Si l’homme a inventé Dieu, il a bien pris soin de l’assigner à résidence : il habite le ciel au pays des rêves.

Souvent lorsqu’on ne tient pas parole et qu’on invoque « je n’ai pas pu venir comme promis», il suffisait de dire « je ne t’ai pas donné la priorité », pour parler vrai.

Le métier d’avocat consiste à plaider une cause avec la même force, la même conviction et la même foi exactement comme le plaideur l’aurait fait en se trouvant sur le banc adverse avec des arguments rigoureusement contraires ou diamétralement opposés.

L’avocaméléon qui a été votre sauveur aurait pu être votre bourreau si la partie adverse avait eu la mauvaise idée de le contacter avant vous.

Un grand sachem réclamait un calumet à sa squaw qui coupa net :
Quoi ? Encore un calumet ? Je refuse !
L’homme éconduit ne pipa mot, ainsi naquit l’expression que vous savez.

Depuis ce jour du premier me too, le terrible guerrier devint un adorable toutou !

La vie est souvent un enfer tranquille.

Le banal qui fait le quotidien est surpersticide, toute banalité écarte la superstition.

Le passé m’intéresse mais je n’en suis pas malade.

Heureuse femme que celle qui a compris que l’homme discret cherche, évidemment, à se faire connaître.
Heureuse aussi avec qui sait faire trembler sa mûre de Jéricho !

Aller au bout des choses signifie qu’il est temps de passer à autre chose.

Qui trop embrasse manque le train. Combien de voyageurs ont raté le TGV pour une bise de trop… 

Dieu est le Père Noël des adultes. On y croit, parfois on n’y croit plus, certains préfèrent rester enfants toute leur vie en espérant qu’un jour, il se révèle, la hotte offrant le paradis.

Devant une pierre tombale : Je suis sous tes pieds pour l’éternité, au-dessus, il te reste un bout de carpe diem.

On est vieux lorsque l’on a plus de passé que d’avenir et qu’on regarde souvent dans le rétroviseur.

« Je ne regrette rien » signifie « Il est temps de partir ».
« Je ne regrette rien mais j’aurais voulu prolonger encore un peu » signifie « Il est trop tôt pour partir ».

Si les « non-dits » engendrent la douleur, c’est qu’ils ne tonnent pas mais pèsent des tonnes.       

A trop vouloir être indépendant, on se retrouve seul.

Agnosticisme. Celui qui a intégré la notion de temps ne se préoccupe plus du sens de la vie et se passe de l’idée de Dieu. Il sait que l’histoire de la poule et de l’œuf fait tourner en rond depuis que l’homme se questionne. Il n’est pas près de comprendre, alors il quitte le chemin des voies impénétrables.

Anthropomorphisme.
Les phénomènes physiques de la nature n’ont pas d’intention à notre égard.
Une tuile qui chute nous met en scène lorsqu’elle nous tombe sur la tête, sinon c’est une tuile qui tombe.

Nous donnons un sens aux choses lorsque l’on se croit concerné par un évènement qui généralement se produit hors de notre présence.

Des pluies torrentielles débordent de leur lit, elles occupent la place nécessaire à leur volume, pour nous, elles inondent. Elles sont la hantise des assureurs.
Avec des aménagements, les pluies torrentielles occuperont le même espace nécessaire mais elles n’inonderont plus, le dommage est juste une vue de l’esprit mais douloureux dommage.

Comprendre la nature n’est pas se sentir visé mais s’adapter à elle après l’avoir bien observée.

Tout cela n’est rien et plutôt gentillet, même si mes divagations semblent extravagantes.

Comme je n’avais pas d’image pour illustrer cet article, je vous ai composé ce tableau :
Une ancre qui ne fait pas tache car elle est ancre marine.

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