Le monde interrogatif, un dialogue tout en questions, c’est quoi la vie ?
Si les choses ont une âme, pourquoi ne pas libérer leur pensée ?
C’est très facile. On observe, on s’interroge et on devine.
Imaginer, deviner la pensée secrète des choses puis la révéler le plus simplement du monde.
Je regardais ce pot posé sur le bord du bassin d’une fontaine. Je le trouvais dubitatif, surmonté d’un point d’interrogation.
Pensif, il semblait se demander ce qu’il faisait là. Depuis un long moment, on aurait dit qu’il cogitait alors qu’il ne savait quoi penser.
Il a suffit d’un « Psitt ! » pour qu’il se retourne et découvre, juste derrière lui… un autre pot tout rouge, très étonné comme lui de trouver compagnie. Tout écarlate d’étonnement, il a eu un petit mouvement de recul en découvrant qu’il n’était pas seul sur le bord de la vasque.
Pendant que le monde des pots papotait et popatait, assis sur un banc de pierres, à quelques mètres de la grande fontaine, je continuais à photographier… à m’interroger.
De l’ignorance natale à celle finale, l’humain parti à la conquête du sens d’une vie s’en va tout nu comme il est venu, ignare comme un pot.
Le point d’interrogation, telle une épée de Damoclès au-dessus de sa tête, demeure l’éternel tourment des hommes. Tous sont passés et tous passeront sans savoir…
La vie a-t-elle un sens ou est-elle insensée ?
Que sais-je ? Je m’en irai sans savoir…