Aller aux patientances.

Le terme est nouveau et inventé par mes soins au regard de ce qui se passe dans le médical national.
Un néologisme, mieux encore un barbarisme.

Evidemment, il ne s’agit pas de dénigrer le personnel hautement méritant, mais de fustiger nos dirigeants, aux différentes présidences, qui ont flingué une institution véritable fleuron de la nation.

Désormais, on ne dira plus « aller aux urgences » mais aller « aux patientances », un vilain mot créé pour la circonstance afin de montrer à quel point nous sommes tombés bien bas.
Vous y entrer très tôt le matin et en sortez très tard le soir sans savoir vraiment si votre cas est sérieux ou non.
Le personnel est débordé, éreinté, incapable de gérer une telle folie.
Cela ne date pas d’aujourd’hui, ça commence à s’imprimer dans les esprits.

Un cas très récent, un proche est envoyé à l’hôpital pour urgence cardiaque avec recommandation médicale. La personne partie le matin, revient le soir sans avoir vu de cardiologue, à moins qu’il ne fut caché derrière un rideau pour lire les analyses, on lui conseille vivement d’aller voir un cardiologue en ville.
Cardiologue qui ne peut vous observer avant fin octobre ou novembre alors que nous sommes début août, aucun rendez-vous avant.
Est-ce que ce monde est sérieux ?

Les cas sont légion, vous en connaissez, sans doute.

On commence à s’accoutumer, plus personne n’est surpris, très bientôt cela sera ancré dans les mœurs, on s’y fera, on s’y fait déjà.
Laissons le temps au temps pour entrer en fatalité.

Quelle sera la prochaine étape après les patientances ?
Aller « en télésurveillance » ? Ce serait moindre mal
Allez « aux errances » pour faire un tour en brancard avant d’être garé le long du couloir pour le soir ?
Et au bout du bout, peut-être oufera-t-on : « Le pauvre, il est entré aux condoléances ».

Vaut-il mieux en rire qu’en pleurer ?
Ce n’est pas certain mais je préfère, car le patient devenu impatient n’est plus qu’un soldat de plomb qui attend la chiquenaude qui va le faire tomber.

2 Comments

  1. Bien vu et bien dit. Ca a commencé quand certain président a voulu que l’hôpital fasse du chiffre et ce n’est pas d’hier. Malgré tout il faudrait que le public prenne conscience qu’il est inutile d’aller encombrer les urgences pour de petits problèmes facilement réglables en pharmacie ou chez le médecin comme une banale entorse.

    1. Ceux qui y vont des villages pour véritable urgence sont en première ligne, même filtrés par rapport aux cas que vous citez, ils repartent déçus.
      Même un médecin accidenté, m’en parlait, personne pour lire ses radios, faites certes, mais pas lues.
      On en reparlera dans peu de temps et cela s’étendra à la ville… On s’habitue…

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