Les zoiseaux.

Cette anecdote, certains l’ont déjà lue dans un autre texte.
Je n’ai pu résister à l’envie de la proposer une nouvelle fois, tant j’ai ri en relisant le passage.
C’était à l’internat au Lycée Clémenceau.

Dans un internat, bien des choses non avouables peuvent naître d’une idée saugrenue.
En voilà une qui germa dans l’esprit oisif de certains, en quête d’idées nouvelles, les jours de gala.
Ils cherchaient toujours une nouveauté pour rompre la monotonie.

Ils avaient décidé de faire un concours d’oiseaux en tous genres, le soir au dortoir avant le coucher.
Le thème était « Qui a le plus beau bruant zizi ? » (Image en titre)
Une table particulière était placée dans les toilettes. Elle était en tôle usagée, gondolée de surcroît, à force de taper du poing dessus pour faire du bruit lorsque tout le monde dormait. C’était le métier des chahuteurs d’après minuit.
Les inscriptions faites, il fallait se présenter en pyjama devant le jury, sortir son p’tit oiseau qui était jaugé à l’impression visuelle, en longueur et grosseur avant de noter les cotes approximatives. Frapper ensuite un grand coup sur la table, sans assommer la bête bien entendu, pour juger le son produit, lourd, moyen ou faible.
Tout se passa normalement jusqu’au tour d’un certain JP, impatient de se présenter… tout le monde comprit très vite pourquoi.
Il présentait, de très loin, le plus grand passereau du concours et le bruit qu’il produisit en heurtant la table ne laissa aucun doute sur la lourdeur du choucas. Les suivants, impressionnés par le volatile de haute volière, avouèrent qu’il était inutile de poursuivre l’exhibition.
Qu’un autre oiseau se présentât mieux emplumé, c’eut été monstrueux.

Ceux qui devaient défiler après lui, rengainèrent donc leur bruant, chardonneret ou rouge-gorge, renonçant par avance à participer au prochain concours.
Quant à ceux qui étaient déjà passés, fort marris, s’en allèrent la queue basse.
Honteux, ils n’osèrent même plus attendre les résultats.

Il y eu moult palabres pour savoir, si on devait exclure le choucas de la prochaine épreuve pour ne point décourager tous les autres.
C’était très injuste, personne n’a songé à ranger le corvidé dans la volière du jury qui ne participait pas à la compétition.
Finalement chacun prit la chose à la rigolade en flattant le possesseur du corbeau.
Il y eut une suite à cette première monstration d’oiseaux avec une nouvelle règle. Se présenter en toute humilité et calme. Au moindre chant orgueilleux, à jouer au phénix champion des hôtes du dortoir n’était plus toléré, c’était l’exclusion immédiate !
JP était désormais hors concours et bien triste de ne pouvoir afficher l’attribut du sujet, nous étions dans lycée tout d’même, un lieu de grammaire et conjugaison !

Je ne sais pas vous, peut-être avez-vous été offusqué par cette lecture, qu’est-ce que j’ai ri pendant l’écriture.
J’ai eu bien du mal à terminer cette rédaction tant j’étais secoué par les fous rires.
Il y a prescription depuis, il fallait bien qu’un jour cela se susse ! (Ce sera mon seul écart du jour  )
C’est vous dire si je m’amuse ! Faut-il encore vous en convaincre ?
C’est une histoire vraie, l’effet sketch c’est juste pour mieux la présenter.

Moralité :
Gros zoiseaux, petits zoiseaux et zoiseaux moyens, chacun a sa place dans la nature.
C’est toujours celui qui chante le mieux qui attire les caresses, les timbres mélodieux, ont leur chance, inutile d’avoir une voix de stentor et la corpulence d’un Pavarotti. 😉

Allez, il n’y a pas de quoi fouetter un chat ! Souriez, c’était jour de rire gratuit.

2 Comments

  1. De bruyants zizi en somme 😉
    C’est surtout le ton pour narrer l’histoire qui est drôle, bravo Simonu 🙂

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