San Francisco.

Hier, je fouillais dans mes affaires et j’ai retrouvé des centaines de clichés dont la photo en titre.

Je me suis empressé de l’envoyer à l’ami Francisco qui vit désormais dans son Portugal natal.
Il était tard déjà et pourtant, il a répondu tout de suite en m’envoyant des selfies tout frais.
Il est bronzé à mort en ce moment, moi à côté on dirait un inuit, de corps pas de visage, bien entendu.

Il semblait heureux de me retrouver au bout de Messenger et ne cachait pas son plaisir, me signifiant qu’il aimerait tant me revoir, c’était réciproque.

Francisco, Luisa son épouse, Agnès et Alexandre ses enfants étaient des gens adorables.
Le père de famille, mécanicien, s’occupait de notre voiture gracieusement. Jamais nous ne sommes partis en vacances sans qu’il ait vérifié le véhicule de fond en comble. Il nous demandait le jour de notre départ et, une semaine avant, tout était nickel, nous voyagions en toute sécurité.
Je ne demandais rien, c’était de son propre chef. Il a même acheté une voiture d’occasion sans rien me dire, pour mon fils de 18 ans qui venait d’obtenir son permis. Il trouvait l’opportunité trop belle, il a tout révisé et la livra sur le trottoir.
Je fus surpris.
– A quoi servent les permis si tu n’as pas de voiture ? disait-il.
Sa fille Agnès avait demandé à mon épouse d’être sa marraine de confirmation, ce qu’elle accepta volontiers, tant ces gens travailleurs étaient admirables.
Je vais vous raconter une anecdote. Malgré mon agnosticisme, je m’étais rendu à l’église et n’avais trouvé place que derrière un pilier. Je ne voyais rien de ce qui se tramait à l’autel et n’entendais rien non plus, alors je rêvais. seules les odeurs typiques d’une église, cire chaude et encens divers, parvenaient à mes narines.
Francisco était à côté de moi et connaissant ma malice, il s’attendait à un petit truc de ma part, à un moment ou un autre. Cela survint de manière inopinée.
J’ignorais la tradition, soudain tout le monde se leva, je fis de même machinalement. La dame qui était derrière moi, me tapa sur l’épaule et me tendit la main. Je ne connaissais pas ce rituel, par réflexe, je lui dis chaleureusement comme si c’était une vieille connaissance :
– Oh mi ! Vous allez bien ? en montrant ma surprise.
Francisco explosa dans un éclat de rire magistral. J’ai gardé mon sérieux.
Que de bons moments avons nous passé ensemble !
Il riait lorsque j’évoquais Escartefigue un bouliste, que je nommais aussi Ali Baba.
Bref, je me souviens de tout et pourtant nous nous sommes quittés il y a 28 ans.
Triste, il me disait : « Maintenant que tu t’en vas que vais-faire ici ? »
Il lui manquait l’ami en qui il avait confiance… Un mois plus tard il quittait la région parisienne pour sa Lusitanie natale.
Hier soir lorsque je l’ai vu tout bronze, il m’a dit :
– Nous sommes en Algarve sud et là on bronze sans effort.

La veille de notre départ, l’appartement vide, nous nous apprêtions à dormir notre dernière nuit en région parisienne sur le carrelage.
Francisco est arrivé avec des boissons et des couvertures en disant, je vais rester un peu avec vous avant votre départ.
Voilà pourquoi j’ai titré « San Francisco » !

Voici Agnès lors de sa confirmation.


2 Comments

  1. Un véritable ami, je me souviens que vous nous en aviez déjà parlé. J’espère que vous vous reverrez…

    1. Oui, j’en avais déjà parlé en racontant d’autres choses aussi.
      Se revoir, je ne pense pas, je ne bouge pas d’ici.
      J’évoque un passé qui m’a plu et je rêve encore 😉

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