« Le vrai rêveur est celui qui rêve de l’impossible » Elsa Triolet
Voilà le mot que m’adressait une lectrice assidue qui se reconnaîtra si elle est attirée par ce titre sibyllin. Je la remercie donc de m’avoir donné une idée d’écriture. Elle se prénomme Janine.
Le thème « Les choses de la vie » avant d’être obligé de changer l’intitulé de mon blog devenu « Le cours de la vie », m’autorise à investir un large spectre d’idées, sérieuses, futiles, oiseuses, bref des idées qui circulent pour meubler la vie.
Des idées qui disent la vie, les envies de la vie.
Si je considère que l’assertion trioletienne affirme que le vrai rêveur ne brasse que des choses impossibles, éloignées de toute réalité et de toute faisabilité, je me pense quelque peu en marge de sa définition.
Mon impossible rêvé n’est jamais bien loin d’un possible, celui de faire réagir, celui de faire rêver les autres.
Une sorte de poésie en lévitation au-dessus du réel pour mieux le contempler. Une forme de mise à distance des choses d’ici bas, pour les déplacer, les recadrer et relativiser leur portée.
Celui qui rêve, se roule dans son réel.
Un réel éphémère qui dure le temps de l’onirisme mais un réel tout de même puisque le rêveur s’y est plongé, ne fussent que quelques instants indéfinissables.
Des instants qui paraissent parfois éternité, des instants brusquement interrompus qu’on aurait prolongés volontiers.
Cet irréel est bien plus agréable que la vie ordinaire. C’est le tut ! tut ! d’une soupape de sécurité.
S’agit-il d’une fuite hors du quotidien ou d’une prise de distance ?
Une liberté ?
La révélation d’un mal à l’aise ou d’un malaise ?
D’une immaturité qui tarde à évoluer ?
Peu importe.
L’essentiel est le vol hors du monde, ce voyage dans un autre univers plus enchanteur qui engendre le sourire et la douceur de vivre.
Tout aphorisme bien construit, se fonde sur des idées pesées au centigramme près, ensuite présentées dans un écrin entr’ouvert pour affirmer une « vérité » séduisante mais qui bâille.
Elle bâille car son contraire n’est jamais bien loin, il suffit de retourner l’avers pour découvrir le revers ou de lui ajouter quelques décorations :
Le vrai rêveur est celui qui rêve d’un autre possible, cet impossible qu’il met en œuvre pour son plus grand plaisir.
Ce rêveur-là, c’est moi !
Je me méfie toujours des aphorismes bien construits, surtout lorsqu’ils expriment une opinion et non une constante scientifique. D’autant plus que j’en suis un fervent artisan.
Image en titre : Une tomate, un peu de basilic et voilà que le crabe s’envole au-dessus de l’océan.
C’est mon aphorisme visuel.
Pas si loin de la réalité, ce sont les rêves des uns qui ont bâti le monde, les grandes idées viennent toujours des rêves. J’adopte définitivement la tomate basilic pour base de rêve 😉
🙂