Mon séjour au Japon.

Je n’ai pas vu grand-chose, il fut très bref, expéditif, même !

J’ai profité de la venue du Père-Noël pour faire un bout de chemin en sa compagnie au moment de rentrer chez lui.
Il faisait un détour par le pays du soleil levant.
Il avait envie de voir le Japon, j’ignore pourquoi, il ne m’a donné aucune raison à cela, pourtant je l’ai trouvé très fatigué. Pas très fringant pour prolonger ainsi son voyage.
Il avait les traits tirés, la barbe presque noire à force de passer par des cheminées laissées à l’abandon et pas ramonées depuis belle lurette.

Il a failli dire « C’était mieux avant », il s’est ravisé, sachant la polémique très vive sur le sujet.
Je sentais une certaine amertume et puis, disons le franchement, une certaine nostalgie aussi. Il préférait de loin les paysages de naguère, il pestait contre les lumières, trop nombreuses et trop vives surtout, qui l’obligent à ruser, à faire de long détours pour ne pas être vu des enfants en attente de cadeaux.

Je l’ai donc trouvé très éprouvé presque découragé, s’il n’avait une année devant lui pour se refaire une santé, il aurait tout abandonné. Sans aucun regret, il disait que les parents d’aujourd’hui gâtent suffisamment leurs enfants durant douze mois et qu’ils peuvent jouer au Père-Noël sans que les gosses s’en rendent compte.

Il vieillit, il a mal partout et ses rennes ne sont plus d’une prime jeunesse non plus. Lorsqu’il en remplace un par un nouveau, habitué au climat d’aujourd’hui, il le trouve moins endurant, il se fatigue vite et sa tournée prend du retard. Elle s’éternise. Il doit partir beaucoup plus tôt pour être au rendez-vous de Noël. Il est très respectueux de sa mission, pour rien au monde, il ne ferait entorse à la ponctualité pour être à l’heure des chaussures qui attendent au pied des sapins.

A un moment, il a esquissé un sourire, j’ai remarqué qu’il ne lui restait qu’une dent sur le côté. Il s’en est aperçu et a fait triste mine :
– Tu as vu ? Je suis usé, totalement lessivé, crois-tu qu’il est temps de tout arrêter, définitivement ? Il n’y a plus personne pour prendre la relève !
– Tu sais, les enfants s’habituent à tout. Si tu ne leur parles pas de Père-Noël, les parents inventeront bien autre chose. Au lieu d’un homme habillé de rouge, ils inventeront bien la Mère-Noël tout en bleu. Les dames prendraient leur grande revanche, après tout ce sont elles qui s’intéressent le plus aux cadeaux. Ce ne sera que justice, trop absentes jusque-là, la part trop belle à la barbe blanche. Et si pour être dans l’air du temps, on disait aux enfants nouveaux, iel va venir à Noël, personne ne l’a jamais vu.e, tu sais iel porte de beaux cadeaux. Tout le monde serait content à condition de déplacer la date aussi, un jour de neige, ce serait bien ! Comment le savoir ? Par les temps nouveaux, on trouvera bien un truc !


– Tu plaisantes ? Me dit un vieil homme qui passait par là.
– Non, je m’amuse à écrire n’importe quoi. Je veux juste montrer qu’écrire est une agitation de l’imaginaire, il suffit de lui donner libre cours et l’imagination fuse, court comme une folle jusqu’à perdre totalement la raison. Vous ne trouvez pas ?
– Et le Japon ?
– Ah ! Le Japon ? Nous avons à peine survolé un bassin, j’ai eu juste le temps de prendre ces clichés ci-dessous. Les rennes étaient à bout de force et ont mis le cap sur la Laponie !

Je suis parti sur une simple idée de Japon et me voilà courant les élucubrations. Une simonade quoi !
Ça vous va ?

C’est tout ce que j’ai pu voir du Japon.

2 Comments

  1. Vous avez vu l’essentiel 😉
    J’aime bien ces Simonades fantaisistes qui gambadent à cloche-pied au dessus des rêves 🙂

    1. Figurez-vous chère Al, que je ne savais rien de ce que j’allais raconter.
      Je n’ai même pas eu besoin de chercher les idées, elles se bousculaient au portillon en disant :
      Moi, moi, moi !
      J’aime le fil de l’écriture comme le fil de l’eau.
      Je viens de terminer un texte pour demain, une sorte de vagabondage idéel à partir d’une histoire vraie, je me suis régalé avec l’écriture sans me soucier si j’étais bien dans les règles de l’art et la concordance des temps.
      Pourvu, que le plaisir soit au rendez-vous.
      Vous savez mon penchant pour le carpe diem !

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