Un Simonu irisé.

Ce matin, je fouillais dans mes vieilles affaires, du temps où j’étais en activité à la ville.
En ouvrant le placard, j’ai vu la vie en couleurs.
Des chemises bleues, vertes, roses, noires, blanches… des vestes multiplement colorées aussi, des chaussettes du rouge vif au jaune canari passant par toutes les nuances du monde arc en ciel. Des pulls n’en parlons pas, de quoi faire pâlir les personnages de la Commedia d’ell Arte.

Je mettais rarement les pieds dans un magasin, Annie le faisait pour moi. Tel un peintre coloriste et parfois impressionniste, elle me voulait en couleurs épatantes.
En me regardant rentrer le soir, elle admirait son œuvre, arrivant à ses côtés, elle me prenait par le bras et me disait : Tu es beau, on ne t’a pas courtisé ?
On aurait dit qu’elle se mettait en danger !

Il y a deux ou trois jours j’évoquais, le temps d’avant.
Aujourd’hui c’est la débraille et le monde enchanté dort dans le placard. Il n’est plus d’actualité.
J’ai bien passé une grande partie de mes effets, encore présentables, à des gens dans le besoin, pour le démodé c’est le musée.

Voyez-vous, c’était cocagne et feu d’artifice ou feu artificiel, comme vous voulez.
Aujourd’hui, si la tempête prochaine venait à scalper mon toit, j’aurai du mal à le recoiffer, la banque n’est pas prêteuse aux gens déclinants. C’est tonton Jean de Lafontaine qui le murmure encore.
Probablement devrais-je tout abandonner et aller vivre ailleurs le reste de ma vie, la tête basse comme une décadence annoncée.
Oui, j’entends bien, les assurances, les assurances… La vétusté, les retards et si ce n’est déclaré zone sinistrée, bonjour les dégâts.
C’était mieux avant, un clin d’œil à ceux qui détestent l’expression, on ne connaissait pas ces catastrophes et les jardins florissaient.

Après la pyrotechnie viennent les chutes des restes calcinés c’est sans doute l’image la plus parlante.
Ceci dit, je suis heureux, je poursuis une fin de retraite éclatante !

Ah ! Oh oooh ! Ah ! La vie est belle comme un feu de bengale

Même les mandarins dansent la carmagnole.
(A partir d’une rafle de raisin)

Image en titre : les lumières au village, un vendredi saint.

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