La plus belle…

Mais pas pour aller danser.

Aujourd’hui, j’en apprenais une belle.
Par les temps bénis de la bien pensance, il ne fait pas bon avoir des idées ordinaires.
Des idées toutes simples qui paraissent saugrenues, soudain.

La sensibilité morbide, c’est à dire maladive, dite sensiblerie exacerbée, gagne progressivement la société.
De plus en plus de gens, sans doute mal dans leur peau ou dans leurs baskets plus prosaïquement, souffrent d’entendre ou de voir des choses ordinaires.

Pauvres personnes égarées.

Aujourd’hui donc, j’apprenais de source sûre qu’une dame s’était manifestée dans une école pour faire part de sa réprobation de manière bien verte à une drôle d’initiative. Figurez-vous que le photographe qui immortalise les classes avait eu la très mauvaise idée de photographier les fratries en plus de l’image de la classe.
Frères et sœurs ont été rassemblés sur la même photo, un plus que l’outrecuidant photographe, sans doute pour se faire un peu plus d’argent, avait imaginé.
Ah ! Le bougre ! Le goujat ! Le vilain personnage !

La dame, la pauvrette femme abandonnée n’a qu’un enfant et jurait par ses grands dieux que l’idée était discriminatoire.
Son enfant en souffrait, ne pouvant figurer sur le même cliché avec un frère ou une sœur qu’il n’a pas.

Un scandale !

Avouez que c’est déchirant tout de même, faut pas exagérer avec des flopées d’enfants !

La frustrée maman, incapable d’expliquer la situation à son rejeton, situation très complexe au demeurant, souhaitait castrer tous ceux qui ont eu l’outrecuidance de concevoir plusieurs lardons.
Mais qu’ont-ils donc tous dans la tête pour avoir des idées aussi saugrenues ?
Il est grand temps de mettre de l’ordre dans les braguettes et les strings afin que telle aventure ne se reproduise plus. Il n’y a pas pire affaire pour causer trouble dans l’esprit des presque chastes gens.

Nous vivons des temps heureux, le regard qui lorgne sur les autres a pris le pas sur le bon sens populaire.
C’est insupportable, arrêtons les normalités !
Tout va bien dans le meilleur des mondes.
Jusqu’où l’absurdité des temps modernes ira-t-elle se nicher ou se défenestrer ?

2 Comments

  1. Le photographe aurait dû saisir l’opportunité de gagner encore un peu plus en faisant en plus de celle des fratries, une photo dédiée aux enfants uniques 😉
    Que cette dame qui galvaude le mot discrimination pour une peccadille pense aux petites filles afghanes qui elles, n’ont même plus le droit d’aller à l’école. Les mots ont un sens.

    1. La photo individuelle existe aussi mais n’est pas dite « enfant unique ».
      Oui, on rencontre de plus en plus de situations de ce genre où « la galvaude » comme vous dites, est banalisée. 🙂

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