Depuis quelques jours, je suis un peu pris par le débroussaillement. L’hiver a été pluvieux et l’herbe s’en donne à cœur joie. Il faut que je m’occupe d’elle et je délaisse mes écrits.
Entre deux coups de faucille et de serpe, il m’arrive de revenir sur le passé. En faisant une pause face à ma vallée, je mesure le temps passé. Mon regard se perd et me transporte tantôt dans le maquis tantôt dans mon lycée de Sartène. Aujourd’hui, j’étais assis devant le tableau et face à moi, notre prof de philo qui n’avait pas d’entraves dans la conduite de ses cours poursuivait son enseignement. Il allait là où il le sentait. Comme un magicien qui sème des étoiles sur son passage.
Un jour, je ne sais comment c’est arrivé, il nous parlait des mots inventés pour nommer un produit. OMO, vous vous souvenez, sans doute, de cette lessive. Le produit était prêt pour la vente, il ne manquait que le nom pour le commercialiser. Le comité chargé de trouver le vocable s’était réuni et ses membres se perdaient en bavardages comme souvent en pareils cas. L’un d’entre eux, sans doute pressé de partir, tapa dans ses mains et s’adressant à la cantonade déclara à peu près ceci : Eh, les gars, il serait temps d’en venir au mot ! ». Et c’est ainsi, sans se creuser les méninges plus avant, qu’un illuminé du groupe s’écria : Eh bien, voilà, on n’a qu’à l’appeler OMO !
Le même phénomène s’est produit lorsque le comité chargé de créer le nom d’un nouveau médicament antiépileptique, à l’époque le GARDENAL. Tous les noms de médicaments du même type devaient se terminer par NAL. Au cours de la discussion quelqu’un a dit : De toute manière on doit garder NAL. Saisissant la balle au bond, un autre participant proposa : Eh bien, appelons-le GARDENAL !
Voilà comme un banal débroussaillement vous promène dans le temps pour vous rappeler des choses simples de la vie. Amusant non ?