En ce moment de coups tordus et de paroles malheureuses, nombreux sont ceux qui, ayant oublié de réfléchir avant de parler, se croient obligés de s’excuser. Rapidement emportés par le flot médiatique, nombreuses personnes à la « dégaine » facile ne sont plus capables d’assumer leurs paroles.
Ainsi, vient le temps du repentir, un repentir de façade bien plus que sincère. Il faut sauver la face avant qu’il ne soit trop tard pour la notoriété.
Les gazettes sont remplies de « je m’excuse si j’ai offensé. Ce n’est pas ce que j’ai voulu dire. Je ne suis pas comme ça… »
On dit qu’une langue est vivante lorsqu’elle évolue avec la pratique. Cela reviendrait à dire que les gens qui s’excusent tout seuls au lieu de présenter leurs excuses ont fait faire un grand bond à notre bonne langue et que dans un futur proche, les formules « excusez-moi » ou » je vous présente mes excuses » seront désuètes. Elles le sont déjà depuis belle lurette, non pas que le langage populaire les ait fait évoluer mais parce-que le sens réel n’a jamais vraiment été pratiqué.
Tous ces peoples qui se rachètent une conduite en faisant du caritatif ne tarderont pas à parler de charitatif puis par une sorte de lapsus significatif de cheritatif lorsque porter la main au chèque commencera à leur peser.
Lorsque les familiers du « je suis excessivement content » commenceront à me prendre pour « un espèce » de casse-pieds, je n’aurai plus qu’à leur présenter mes plus plates excuses.
Pardon, et excusez-moi si je vous ai offensé, ce n’était pas mon intention. Bien au contraire, je cherchais à comprendre pourquoi une langue se pratique sans qu’on sache si c’était bien ce qu’on voulait dire.