Invitation à encore.

Le printemps distille l’espoir.

Te souviens-tu des coins de fraises aux bois ?
Je savais des chemins longs,
Le long des genêts, le long des bruyères…
Derrière les cistes, tu me suivais.

Te souviens-tu du sentier des oliviers ?
Nous partions à canicule tapante
Ecouter le chant des cigales…
Derrière les gros rochers, tu me suivais.

Te souviens-tu du parcours de pêche à la truite ?
Nous allions dès l’aube levée courir le maquis,
Les rives enroncées, jusqu’à la rivière…
Derrière les arbousiers, tu me suivais.

Te souviens-tu de ce champ de blé que je ne connaissais pas ?
Nous avions filé par les départementales vers le midi,
Déjeuné à l’ombre d’une treille.
Tu m’as suivi parmi les épis.
On s’est caché, on s’est couché sans sommeil.

Rien n’a changé.
On se suit encore.
Toujours aussi fous…
Plus fous encore,
Riches d’un savoir être.
Nous connaissons d’autres chemins qui exhalent l’inconnu.
Ces parfums qui virent les têtes,
Entêtent les amoureux.
Ils hument en fermant les yeux
Puis s’envolent dans les cieux.

Il reste encore un peu de temps.
Il reste encore des coins,
Et bien des recoins.
Il reste encore des plaisirs,
Des envies à finir.

Combien de temps à venir ?
Le sais-tu, toi ?

Filons sur les chemins,
L’inconnu à courir
Et parcourir.
Beaucoup de plaisirs à deux
Qu’il nous reste à découvrir.

Filons, filons encore
La bête nous guette.
Elle brise les amours et puis les jette.
Cette chose froide et noire se promène au loin,
Pas si loin…
Elle rôde.
A l’affût,
Nous croise un jour par surprise,
Quelques fois prévient…
Puis elle vient.

Faut-il croire aux lendemains ?
Il nous reste encore un bout de chemin
Prenons-nous par la main
Sans penser à demain.
Regarde là-bas, le vieux jardin
Tout en broussailles où se cache le lupin,
Où pousse le romarin.
Donne-moi la main.

On y va ?
Il nous reste encore un bout de chemin
Et quelques matins.

Sais-tu où est la fin ?
Viens !
Aujourd’hui nous sourit
Laisse à demain
Tous ses autres machins.
Je sais encore des venelles, 
D’autres vicinales…
Où en catimini
Se cachent toutes nos envies.

Encore un peu,
Allons,
Ce n’est pas fini…

Lupin et vipérine.
Orchidée sauvage.
Image prise dans le cimetière de Levie un mois de mai.

Image en titre le lupin.

6 Comments

  1. Très beau. Je ne sais pas commenter les poèmes, mais quelle agréable lecture !

  2. quelle jolie déclaration ! Que ce chemin à deux soit encore long et parsemé de fleurs !

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