Peut-on philosopher sur le divin ?

Lorsque nous étions adolescents, nous disions :

C’est la poule qui fait les z’œufs ! (Prononcé « qui fait les eufs »)
Une vague consonnance avec « philosophe », alors je fais les z’œufs, aussi !

Inutile de faire durer le suspense la réponse est clairement « non ». Et c’est pour cette impérative raison que la réponse est aussi « oui ».
Rien n’est plus tentant, pour s’épancher vainement, qu’une idée dont personne ne connait la réalité. C’est plus facile, vous pouvez penser et dire ce que vous voulez, nul ne pourra vous contredire. On dira tout et son contraire comme une sorte d’ubiquité idéelle.
Une discussion à n’en plus finir, au long cours qui mène loin et nulle part à la fois.
Ce qui devrait rester une affaire personnelle, essentiellement intime, est inutilement débattue sur la place publique sans espoir d’unification.

Normalement, nous avons déjà fait le tour de la question, c’est-à-dire croire ou ne pas croire, là est la question sans réponse.
Chacun y va de son postulat à partir duquel découle toute sa logique.
Postulats différents pour l’un et pour l’autre qui interdissent toute entente et compréhension mutuelle.
Entre croyant et athée, il reste une place pour l’agnostique qui doute, se dit impuissant à comprendre .
Il se déclare incompétent pour parler du divin car son entendement lui suggère « le dit vain ».
C’est sans doute une marque de modestie face à l’immensité insondable de l’affaire.

Depuis que l’homme existe, pas un millimètre n’a été conquis. La question est restée à l’état de question sans réponse certitude, puisque croire et savoir ne cohabitent pas sur le même territoire.

Le mieux c’est d’écouter Marcel Zanini, philosophe jazzman clarinettiste et non joueur de pipeau.
C’est son humour qui m’a tout de suite interpelé en abordant ce sujet en pleine dérision pour éviter le sérieux de la question.
Quel que soit le versant choisi, on monte et on descend sans relâche et sans espoir d’arriver au sommet comme des Sisyphe à la conquête de l’insondable et de l’impossible.

Voici quelques paroles de sa chanson détournée :

« Tu crois ou tu crois pas »

Tu crois ou tu crois pas
Tu crois c’est bien
Si tu crois pas tant pis
Si tu crois pas
J’en f’rai pas une maladie
Tu n’iras pas au paradis
Oui mais voilà réponds-moi
Non ou bien oui
C’est comme ci ou comme ça
Ou tu crois ou tu crois pas

La vie, oui c’est une gymnastique
Et c’est comme la musique
Y a du mauvais et du bon
La vie, pour moi elle est magnifique
Faut pas que tu la compliques
Je m’fais une raison
Toute élastique
Je suis agnostique
Dans mes élucubrations

La vie, pour moi elle est magnifique
Je joue avec la musique
Pour faire diversion
Un coup je crois, un coup j’crois pas
Quand est-ce qu’il nous dira ?
Faut pas que ça complique…

Tu veux ou tu veux pas ?
Oui, j’veux bien
Et toi ?

Je reste coincé
Je crois et je crois pas
Tant pis pour moi…

La vie est fantastique…

C’est à peu près tout ce qu’on peut chanter, sans aller plus haut que sa tessiture.

Que l’on ouvre la question et le mystère se cache à l’horizon.

4 Comments

  1. Et les images aussi sont fantastiques 🙂
    Bravo pour la version philo de Zanini, très drôle 🙂

  2. C’est amusant ! je vous avais une fois raconté que zanini était voisin avec nous pendant mon enfance ! et voilà qu’il ressort guilleret le jour précis où je suis retournée dans cette rue de mon passé !!!

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