Merci Doc JPP !

Jean Paul alias Doc JPP, docteur en arts plastiques, est un enfant de la Navaggia, le quartier de notre jeunesse.
Nous avons fréquenté les mêmes endroits, avec quelques années de décalage et tant de fois allèrent nos cruches familiales à la fontaine de Piazza di Coddu et de Funtanedda qui nous fournissait l’eau fraîche au plus chaud de l’été.
Des lieux de rencontres, inévitables, aux alentours de midi.

C’est au fond de son jardin, encore jeune garçon, qu’il usa ses premiers pinceaux et sans doute étrennât-il ses premiers poils de petit-gris sur quelque aquarelle à l’ombre du pommier.
Je l’entends encore de la maison voisine, la chaumière de mes grands-parents, inaugurer son premier orchestre dont il avait installé la batterie au fond du jardin. Il produisait paroles chantées et musique en direction de l’air pur de Casa Vecchia, et dont les meilleures notes ricochaient sur le figuier de Zi Ghjuvanni en contrebas. Je comprenais pourquoi, au cœur de septembre, mûrissaient joyeusement de grosses figues, oblongues, d’un violet très soutenu, lézardées de craquelures blanches. La peau se déchirait sous le gonflement prometteur et gourmand de ces superbes marisques que l’on ne retrouvait nulle part ailleurs. Sans doute, encouragées par le rock’n’roll pré-JPPesque.

Nous ne savions pas encore que notre chère Navaggia nous préparait en secret un artiste du dessin et de la peinture.
Après un magnifique parcours aux Beaux Arts de Paname, JPP, fréquenta les plus célèbres caricaturistes de la place parisienne dont il était un proche.

Son dessin est riche, sans doute inimitable par le fourmillement des détails et le réalisme saisissant sur ses planches de bandes dessinées.
Parfois en regardant une rue de Paris, traitée par JPP, je me retrouve sur le trottoir, à la lueur d’un lampadaire et déambule en redescendant ou remontant un boulevard, cherchant une bouche de métro.

Aujourd’hui, cher JP, j’ai reçu ton album et te remercie avec l’affection de nos racines.
Ton père, ta mère, tes aïeux, esquisseraient un sourire tranquille pour saluer cet ouvrage en constatant que par tous les chemins, la nostalgie de notre chère Navaggia, revient.

Un aperçu de son talent.

2 Comments

    1. Oui, l’eau de la source Funtanedda était d’une fraîcheur surprenante.
      Puisque pas de glaçons, les hommes en inondaient leur pastis.

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