C’est en voyant le titre d’un article du Monde, tiré d’un blog, Sexe « : l’amour est dans le pied » que m’est venue cette idée. Cela peut surprendre, ce sont des choses de la vie pourtant, des belles choses… Détendez-vous, n’écoutez que vos sens, essayez ce voyage, vous ne regretterez pas cette traversée des plaisirs.
Qui veut voyager loin ne ménage pas sa monture.
Vous ne l’avez certainement pas deviné, je veux parler du voyage autour d’une table. Un soir d’hiver ou de n’importe quelle saison à l’approche de minuit.
Une vestale libérée, réceptive et consentante pour un parcours de la tête aux pieds et suffisamment zen pour tout intérioriser.
Imaginez ou installez votre voyageuse sur une table recouverte d’un drap blanc ou d’un molleton si vous en avez, le corps allongé sur le ventre et la tête légèrement dépassant de son reposoir. La lumière est douce, juste quelques lux tamisés et l’atmosphère parfumée d’encens venus d’ailleurs.
Les cheveux chutent devant vous qui soutenez le front dans vos mains jointes en gouttière, les doigts croisés pour communiquer une chaleur douce et enveloppante. Le cuir chevelu vous attire et vous parcourez la chevelure, les majeurs collés contre les tempes dans un mouvement circulaire qui invite à l’abandon. Les joues puis la nuque vous appellent. Vous sentez ces cordons durs qui s’apprivoisent progressivement de chaque côté du cou. Vous insistez longuement, lentement jusqu’à ce qu’ils deviennent souples, détendus. C’est l’invite des épaules que vous malaxez longuement aussi, qui se détendent pour une descente le long de la colonne vertébrale. Les longes s’assouplissent sous la pression des doigts et vous conduisent sur le galbe bondissant de deux monts culminants. Puis c’est la descente vers les cuisses, lente et soutenue, ferme parfois, insistante, montante et descendante avant la glissade vers les mollets qui frémissent sous les allées et venues des caresses appuyées. La pince s’attarde sur les chevilles pendant que la plante des pieds s’offre au regard. Les pouces circulent sur cette plage formant des ronds, pressant le beau milieu. Ils poursuivent ce mouvement, longtemps, puis la pression se porte sur le bord intérieur, longuement, avant le frottement intensif de la partie extérieure… puis les orteils, un à un, deux à deux, l’ensemble avec la paume de la main, les doigts qui se croisent avec les orteils…
Ce corps qui dort et palpite en même temps se retourne, le voyage recommence de la tête aux pieds sur l’autre versant avec la même patience, la même douceur, la même délicatesse. Vous voyagez sur la peau devenue frémissante pendant que l’autre, les yeux clos, se promène dans son imaginaire à faire bouillir tous ses sens. Il anticipe et devine une caresse, la souhaite en silence…
A l’autre bout de la table, arrivé à la fin du parcours, la pression de vos mains fait remonter les ondes jusqu’au centre de gravité… les jambes se relèvent, les pieds se posent sur les épaules, le bassin glisse sur la table. C’est le début d’une autre aventure où transporteur et transporté prennent leur envol pour un autre long voyage, parfois une ascension plus brève à vous couper le souffle.
Un long silence pour une communion de la tête aux orteils… et prendre son pied.
Ce texte écrit comme une notice, un mode d’emploi est voulu ainsi pour ne pas choquer de chastes consciences. Il n’y a aucune sensualité car il n’y a pas d’intimité à partager… et je laisse aux dames le soin de découvrir la version féminine.
Wow !
Wouaouh!…en effet, peu se lire jusqu’au bout sans etre choqué,c’est la que l’érotisme se distingue de la pornographie, comme l’élégance se différencie de la vulgarité .