Je te dirai…

L’averse et la giboulée,
La neige et le névé
Alimentent la coulée.                                                               

Le filet serpente
En dévalant la pente.
L’eau vive est pimpante,
Tantôt frémissante,
Bouillonnante
Ou moussante.

La rivière tamponne
Le rocher, frictionne
Le talus, caresse la truite,
Les racines, dans sa fuite
Effrénée
Vers la vallée.

La cascade,
Le lac,
Le rapide.

L’aplat
Qu’une brise légère ridule,
Que la tramontane froisse et bouscule.

La libellule et la demoiselle
Courent les herbiers.
Le cincle remonte le courant
En frisant le ruisseau.
Le triton et le crapaud
S’ignorent au bord de l’eau.

Le fond sablonneux,
Déjà !
Le courant moins vigoureux,
Un delta.
C’est le bout du chemin.
Voici un estuaire
Pour finir dans la mer.

Un jour vers l’inconnu,
Le paradis ou le néant,
Comme l’eau va à l’océan,
Pensant avoir tout vu,
La vie passe à trépas
Croyant à l’au-delà.

Par les chemins
Prends la main
Qui survient
Et vis tes lendemains.

Le temps, comme l’onde
Va au fil de l’eau,
Joue son boléro
Crescendo, décrescendo,
Ne perds pas une seconde,
Insouciant, il vagabonde,
Jamais ne se souvient
Jamais ne revient.

Je voulais te dire
Le sourire en suivant le cours de l’eau,
Et puis, je t’ai dit
La vie.

*Le cincle = merle d’eau

6 Comments

  1. Merci Mystère Simonu d’avoir revêtu votre plume poète. C’est un enchantement de rythmes et de sons, on entend les bouillons, les remous ; l’odeur humide arrive à nos narines. L’analogie de l’eau qui cours de rivière à océan raconte si fluide ce mystère du temps, l’amour suprême qui est Vie en Tout. L’éphémère tenaille le poète, la beauté l’émotionne de trop plein … alors viennent images, sons et mots en apaisement de son âme. Vie, notre Maître.
    Encore merci, car je suis vraiment fan de poésie.

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