J’ai l’habitude de comparer nos chers politiques de tout poil à l’arapède, la bernique ou la patelle. Ces noms du même coquillage en forme de chapeau chinois difficile à décrocher de son rocher une fois bien arrimé.
C’est à croire que la politique conduit immanquablement à l’addiction. Une sorte de drogue qui vous enlève tout sens raisonnable.
Pendant la campagne électorale, les candidats vantent leurs capacités à comprendre la conduite des affaires mieux que les autres. Souvenez-vous de François Hollande : « Moi président, je ferais ceci… Moi président, je ferais cela… Moi président… » Il déclinait tout son savoir-faire pour sauver la France avec une conviction qui a joué à plein puisqu’il a été entendu par les électeurs du pays.
Aujourd’hui, lui président est bien embarrassé car son discours quasi cornélien n’est plus qu’une formule creuse, un effet de style sans fond. Un effet de bonneteau qui n’engage que celui qui le croit.
L’état de la France ne s’améliore pas, les perspectives sont floues ou sombres. Le jour de gloire du président a été, un temps, la guerre au Mali qui risque de tourner au cauchemar car l’alternative n’est guère réjouissante. Soit l’armée quitte le pays en déclarant sa mission terminée et ce sera le retour au chaos, soit elle s’enlise durablement dans le désert du nord Mali. François Hollande a sans doute avalé trop vite son pain blanc.
Son analyse de campagne laisse planer un grand doute. Pensait-il réellement ce qu’il disait ? Soit son analyse était foireuse, complètement amateur, soit il savait les difficultés qui l’attendaient préférant les taire, seule l’arrivée au pouvoir l’intéressait ? Dans les deux cas, il avait tout faux : on ne choisit pas entre l’aveuglement et la cécité.
Je lui vois un mérite cependant, celui de ne pas sombrer dans la dépression ou alors il est sacrément costaud pour cacher son jeu. Il doit se garder à gauche, au centre comme à droite, ça ne doit pas être rose tous les jours mais il l’a bien cherché, lui maintenant président.
Le salut viendra. Pas forcément des efforts demandés, mais de la conjoncture mondiale par une multitude d’adaptations qui vont de soi pour dépasser un état comateux. Dans la mondialisation tout est imbriqué, la mort des uns pouvant entraîner celle des autres. Il faudra bien que l’ensemble se régénère.
Il sera temps pour notre président de vanter ses nouveaux mérites. Très peu de gens seront capables de faire la part des choses pour savoir d’où vient le salut. Ceux qui l’ont vénéré puis maudit, le porteront en triomphe avec le même aveuglement. L’arapède aura retrouvé son rocher et y posera sa ventouse puissante.
L’effet ventouse est un réflexe en politique. Ségolène Royal a traversé une période de sècheresse, elle retrouve son sourire. On lui propose un poste de vice-présidente à la BPI, Banque Publique d’Investissement. Elle s’est accrochée, même après avoir perdu aux législatives, après être descendue au plus bas… Ne pouvant plus s’agripper à son ex-compagnon, elle le suit à la trace en reniflant ce parfum entêtant da la politique.