La vie est une grande pourvoyeuse d’effets pervers.
Inventez-lui des lois ; elle vous inventera ses revers. Trouvez-lui des antibiotiques ; elle vous fabriquera ses résistances. Pensez-lui la liberté, l’égalité et la fraternité ; elle vous suggérera les prisons, les différences et la discorde.
Et puis, inventez-lui les avions, le bisphénol A, les OGM, le mariage pour tous, le sucre, les sacs Vuitton… les points de suspension ; elle vous inventera les catastrophes, le cancer, les aberrations chromosomiques, les palabres dans le pays, le diabète, les braquages et le point final.
Inventez-lui un Dieu ; elle vous indiquera le diable et les fous de dieu. Elle sèmera le doute…
Indiquez-lui le sens du bien ; elle vous montrera celui du mal.
La vie est rebonds de contrastes… Trouvez lui un plus sans son moins ?
Ah, si ! On peut fermer les yeux, se boucher les oreilles et vider l’esprit… Elle y a pensé aussi : pour cela elle a inventé la mort.
Le temps éternel sans origine et sans fin, celui de Dieu. Le temps immortel qui commence un jour et ne finit jamais, celui de l’univers, sans doute. Et puis le temps perpétuel qui débute un jour puis s’arrête avec ou sans préavis, celui de l’homme qui passe, qui traverse le gué de la vie de contraste en contraste, conscient ou non de ces jalons.
Je goûte chaque instant et voyage avec ce temps qui m’emporte. Je me laisse bercer en profitant du moment qui passe. Je regarde, je ris, je souris, je pleure, je me cache ou je fuis… J’aime m’imprégner du temps qui passe et me dis que celui qui a intégré la notion de temps, ne se préoccupe plus du sens de la vie et se passe de l’idée de Dieu.
En découvrant la relativité de la vie on s’invente l’égoïsme fondamental qui comme un faux paradoxe, vous tourne vers l’autre pour exister plus fort encore… Le temps presse, le temps file et nous ignore.
Le temps n’a pas d’intention, ce n’est pas lui qui compte nos jours, nos heures et nos secondes. Il fonce puis nous enfonce sans jamais nous rencontrer.
Filons le temps, tressons nos moments, tricotons nos instants car un jour le fil casse.