J’ai cru revivre l’histoire de la chèvre de M. Seguin.
Les similitudes sont nombreuses. Comme Blanquette, Neige était blanche, c’est ainsi que Nana avait nommé sa poule.
Ce matin, c’était jour de départ, mes poules devaient regagner un autre enclos pour y vivre le reste de leur âge. Je n’étais pas présent au moment de les attraper, j’ai préféré être absent.
Neige, n’était pas contente. Elle a grimpé sur le composteur puis sur le figuier et s’est envolée dans le maquis. Pourtant, elle n’était pas très exercée à voyager trop loin du poulailler. Elle n’a pas supporté et elle a préféré s’enfoncer dans les broussailles.
Elle a disparu au plus profond du maquis. Je l’imagine toute contente de découvrir la liberté totale. Elle gratte ça et là, déterre de gros lombrics dodus, pioche un scarabée imprudent… Jamais, elle n’a croisé autant d’insectes juteux. Pour l’heure, elle semble insouciante mais à la nuit tombée…
A la nuit tombée, elle cherchera ses copines, rêvera de son petit coin de poulailler, son perchoir et son nichoir. Où va-t-elle pondre ses œufs ? Dans les broussailles ?
Sait-elle que l’endroit est peuplé de chats harets devenus sauvages et que le renard rôde tous les soirs ?
Goupil a vidé toutes les basses-cours environnantes ne parvenant jamais à approcher la nôtre.
Ce soir elle cherchera un perchoir en hauteur, sans doute la branche basse d’un chêne.
Elle rêvera de Friandise sa copine, de la grisette et des deux Harcos. Parfois, elle les frappait à coups de bec mais très vite, elles redevenaient copines.
Goupil est impitoyable et se moque des histoires attendrissantes. J’imagine qu’il n’attendra pas le jour, qu’il harcellera notre Blanquette, toute la nuit s’il le faut. Elle ne fermera pas l’œil sous les étoiles, et se souviendra des instants heureux passés dans le poulailler à écouter le vent et la pluie, à frissonner pour de faux… Son bec est redoutable, elle combattra bec et griffes, j’en suis sûr. Elle s’envolera sur les hautes branches mais le renard est patient, je crois qu’elle a perdu d’avance…
Je suis allé la chercher, elle a fui et s’est enfoncée davantage dans les ronciers. La pente est abrupte et semée d’embuches. On ne peut avancer un bras sans se faire harponner par de vifs piquants.
J’ai bien essayé de l’attirer avec des graines et de la salade, occupée à gratter, elle s’en fichait. Si je faisais quelques pas vers elle, elle plongeait profondément dans son nouveau domaine inextricable, impénétrable pour moi.
Je retournerai la voir une dernière fois à la nuit tombée…
J’ignore ce qu’il se passera réellement… il y a de fortes chances pour que demain matin, le chemin soit jonché de plumes blanches…





Bonjour à vous, Il fut un temps, 2003, où les canicules commençaient à servir. J ‘avais 12 couples de poules et coqs ornementaux et leurs poussins, dont j’ai dû me séparer le coeur fendu. Je vous comprends !
🙂
Trop triste 🙁
Je suis désolée pour vous simonu.
(J’avais corrigé le S majuscule mais trop tard)
Je me considère toujours en minuscules 😉
peut-être Goupil sera-t-il occupé ailleurs ???? je suis d’un optimisme incorrigible
Bonne soirée Simonu
Je crois que c’est déjà cuit.
Aucune trace ce soir et l’endroit est très fréquenté par le renard.
désolée Simonu. Elle aura vécu sa soif de liberté…..
Ah l’ivresse de la liberté ! mais l’amende est salée… mais encore, il y a parfois un bon dieu pour les inconscients, il ne faut pas désespérer.