Le piège.

Je peux affirmer, sans risque de me tromper lourdement, que la grande majorité des lecteurs de ce blog n’a jamais vu un fourmilion.
C’est un peu l’Arlésienne, on en entend parler ci et là, mais on n’en voit jamais.
C’est mon cas aussi, sinon je lui aurais tiré le portrait.

Le fourmilion est un insecte ailé qui ressemble à une libellule.
Corps allongé, ailes presque similaires mais ce n’est point une libellule aux reflets irisés.
Pour avoir une idée précise de l’insecte adulte, je vous conseille de vous informer sur la toile.

Sa larve est beaucoup plus facile à observer. Plus précisément son comportement car pour la voir, il faut creuser et l’extraire de son logement.

Elle est planquée à fond d’un cratère dont les pentes sont formées de sable très fin et très instable.
On ne la voit jamais, enfouie au bout de l’entonnoir.
Ce comportement curieux est en réalité un piège pour se nourrir.
Dès qu’un insecte se manifeste, généralement des fourmis, les vibrations parviennent jusqu’à la larve qui va projeter du sable par gerbes afin de faire glisser sa proie au fond du cratère.
Les versants du puits sont tellement friables qu’il devient impossible de les remonter pour s’échapper.
A chaque pas précipité c’est l’effondrement assuré.
C’est ainsi que la larve du fourmilion se nourrit.
Elle possède deux crochets disproportionnés, longs et fermes, redoutables tenailles pour s’emparer de la proie imprudente.

Voici quelques images de ce mode de piégeage pour se nourrir.