On n’en voit pas tous les jours, la bestiole n’est pas du genre à parader.
Le cloporte se croise par hasard, et, si c’est la première fois, son apparition vous laisse perplexe, interrogatif. Voilà, un sujet qui pourrait intéresser les enfants.
Comme chacun ne le sait pas, le cloporte n’est ni un insecte ni un arachnide, c’est un crustacé terrestre. On le trouve généralement dans des endroits sombres et humides comme les caves, par exemple.
Celui visible sur l’image rôdait non loin du composteur. D’abord, il se roulait sur le dos semblant imiter le réceptacle à graines, torsadé, une gousse spiralée de luzerne, à quelques centimètres sur la gauche. Il m’invitait à vérifier qu’il n’est ni un insecte qui possède six pattes, ni un arachnide qui en a huit. Il pédalait dans le vide, ses quatorze fers en l’air. Deux pattes par anneau de son corps qui en comporte sept.
Lorsqu’il file sous vos yeux, il intrigue, il fait son tatou ou plutôt son pangolin. Vous voyez bien qu’il ressemble aussi à une queue de langouste noire, brillante et laquée. Si vous le titillez un tantinet, il se met en boule et ferme sa porte. Il est très méfiant et se bunkérise au moindre frémissement suspect du sol. C’est sans doute la raison de son nom.
Ce crustacé est très utile dans le compost, il apporte sa petite contribution au recyclage des végétaux dont il se nourrit.
Il est totalement inoffensif, alors laissez-le filer sans crainte. Regardez-le passer. Il vous a vu mais ne s’attarde pas à lier conversation avec vous. Il a hâte de retrouver l’ombre et la fraîcheur.
Ça sent l’humidité, le moisi par-là, il doit y avoir de quoi se sustenter. Evidemment, le composteur est tout près !
J’ai passé un bon moment à l’observer et j’ai remarqué, un peu plus loin, qu’un spécimen était tout blanc. Ce phénomène d’albinisme a déjà été étudié par des entomologistes qui s’intéressent aussi au cloporte. Il s’agirait d’un déficit de mélanine, pigment qui colore peaux et carapaces, probablement dû aux pesticides concentrés dans les composteurs. De trop nombreux résidus de produits chimiques, encore présents sur fruits et légumes, se retrouvent à fortes doses, par accumulation d’épluchures dans le compost. Le terreau final, visuellement de bonne facture, ne serait qu’un trouble-gènes à retardement. Il en va sans doute de même pour les plantes cultivées avec de forts apports de compost. Cela reste à prouver ou déterminer, l’étude est toujours en cours
Imaginez, un instant, que cette partie du texte en italique soit publiée un 1er avril. Qui me prendrait au sérieux à part ceux à peine réveillés, surpris au saut du lit ?
Le poisson d’avril est un truc éventé, il faudrait commencer à déconcentrer le poisson en le servant de temps en temps tout au long de l’année.
C’est le cas ici, juste pour allonger un peu le texte, avouez que vous y avez cru.
Un peu, seulement ?
Bravo ! Le doute est une bonne chose. Marquer un temps d’arrêt pour prendre réflexion évite de marcher à reculons.
Les fake news ont encore longue vie devant elles.
Méfiez-vous de tout ce qu’on raconte sur la toile et encore plus, méfiez-vous des images.
Elles sont produites pour renforcer votre crédulité.
Elles semblent parler toutes seules mais elles racontent des bêtises.
Une fois amorcé, celui qui y croit ensemence à son tour, et tout le réseau s’en trouve contaminé.
Vérifier les sources est la meilleure des choses à faire.
C’est en procédant de la sorte que la langue a le temps de tourner sept fois dans la bouche…
Hélas, elle n’est pas à l’abri, non plus, d’une méprise.