Jim Clark et Sciaciolu.

Cet écrit fait suite à un post citant notre ami Antoine Marchetti sur Facebook, publié ce matin. L’homme était un inconditionnel de la petite reine et Augustin Chiodetti évoquait son admiration pour Anquetil, cinq fois vainqueur de la Grande Boucle. Cela raviva une vieille histoire que je vous livre ci-dessous.

Voilà une anecdote qu’on ne peut plus raconter sans rappeler qui étaient ces deux personnages.

Jim Clark était un pilote de formule 1 britannique des années 60. Sciaciolu un brave homme, sosie du chanteur Zanini auteur de la fameuse rengaine « Tu veux ou tu veux pas… ». Un habitant de Tallà que nous connaissions tous, les joueurs de foot, puisque c’était lui qui vendait les boissons fraîches lors des matches au stade Saint Roch de Tallano. Il garait sa Rosalie noire, si je ne m’abuse, sous l’arbre qui flaquait la chapelle.  

A la mi-temps, je vous assure que ses Orangina bien frappées ne mettaient pas grand temps pour dévaler la pente qui mène du gosier à l’estomac. Et plutôt deux qu’une. L’homme était placide, me semblait-il car je ne lai connu que sous cet angle sympathique. Sa lenteur légendaire en conduisant son véhicule pianu, pianu, faisait sa réputation de tortue ou d’escargot, dans toute la région comme Padoue de Lévie avec sa traction.

Critérium International de passage à Lévie.

Anquetil et Poulidor ont également marqué les années 60 de leur légendaire rivalité. Au village, nous étions collés au poste radio pour suivre les étapes du tour de France, les supporters d’Anquetil étaient plus nombreux que les poulidoriens. Jean et Noël, l’un inconditionnel du premier nommé et l’autre fan absolu de Poulidor, se tiraient la bourre après chaque étape. Des palabres interminables pour signifier que Jacques surpassait largement Raymond et vice versa. Les verbes volaient haut pour chercher à convaincre l’autre sans aucune chance d’aboutir. Vous en conviendrez, c’est comme si un mélanchonien cherchait à convaincre un macronien des faiblesses du président actuel. Comment vouliez-vous qu’ils se missent d’accord ?

Les deux semblaient sincères, apparemment, Noël était plus impliqué dans le soutien de l’éternel second qu’il aurait bien aimé voir battre son rival un jour. Jean plus goguenard était un soutien sans faille pour le normand au maillot jaune

Un jour, ils se chamaillaient plus que d’ordinaire et comme il était impossible de trouver un terrain d’entente sur le sujet, Jean au verbe imagé sortit la botte fatale :

« Alora ò Natà, a da metta da Jim Clark à Sciaciolu in vitura ! » La comparaison était rédhibitoire et ne laissait aucun doute quant à la supériorité d’Anquetil sur son éternel rival dans le tour de France.

Tant d’années ont filé depuis cette sortie, Jean et Noël ne m’en voudront pas d’avoir évoqué leurs joutes d’antan. Je leur fais un clin d’œil, c’était notre adolescence.  

Jim et Sciaciolu ne sont plus de ce monde depuis belle lurette. l’anecdote devient caduque…

L’attente.
Le maillot jaune dans le virage du presbytère.
Le dernier dans le virage de la sacristie.

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