Contraste…

…ou la fête aux bacchantes. L’art de digresser.

J’étais au four à bois après être sorti du moulin pour réaliser les pâtons.

Missiau ! Missiau ! Scandaient les petites filles qui découvrent un autre monde devant le four à bois : « Je peux t’aider à allumer le feu ? » Anna-Livia, voudrait bien craquer une allumette, ça fera un beau souvenir : « Tu vois, ce jour-là, j’allumais le feu avec grand-père… »

Anna-Livia

Moustache en bataille, les petites la réclamaient sur leur pizza.

Missiau était sur les rotules, fatigué, le regard triste d’un lémurien dérangé par le flash d’un entomologiste indiscret qui traque le papillon de nuit.

Francesca était à ses bêtises, tirait la langue et puis éclatait de rire.

Elle faisait ainsi la démonstration du plaisir de rire aux éclats. Un rire provoqué, recherché, voulu, différent du fou rire qui vous attrape par surprise.

En contraste, sur mon visage, on pouvait y lire toute la tristesse du monde. C’est rare, rarissime, je devais être crevé ! Non, je n’étais pas sur les rotules mais sur la tête du fémur. On appelle cela une coxarthrose, un nom qui exprime la douleur et je vous assure que l’on souffre.

C’était avant la PTH, la prothèse totale de la hanche. Aujourd’hui, je ne souffre plus et j’ai perdu mes moustaches que j’avais depuis l’âge de vingt ans. C’est une coiffeuse distraite qui me les a ratiboisées.

  • Je vous arrange la moustache ?
  • Oui, bonne idée !

Un moment d’égarement, et zou ! Un coup de tondeuse, la moitié des bacchantes défrichée net. Je n’avais pas songé à les assurer comme le coquin Dali. Ça fait drôle, je ne me suis jamais vu sans cette moustache qui rebiquait vers le haut pour chercher le ciel. Evidemment, ça repousse mais j’ai choisi un autre chemin.

Une autre vie commence et cela amuse beaucoup Francesca…

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