singulier ! Vous avez dit singulier ?

Un personnage singulier. Il faut de tout pour faire un monde, ça va de soi…

On a connu André « Le chausseur sachant chausser » pour les plus âgés d’entre-nous, j’ai connu plus contradictoire, « L’exposant sans s’exposer ».

C’était et c’est toujours moi.

J’avais été sollicité en 2012 pour participer à une expo. Je disposais d’un stock assez impressionnant d’images (45 000 photos à l’époque, croyez-moi sur parole) pour y puiser des clichés en rapport avec le thème des couleurs. Une couleur par mois. Après mes sempiternelles hésitations et refus, j’ai fini par accepter sans savoir pourquoi. Ah si ! Je sais pourquoi : c’était l’occasion d’emmener mes images en promenade, et l’occasion aussi de leur soigner le complexe agoraphobique. La peur de voir et être vu par les autres ça se soigne lorsqu’on y est plongé jusqu’au cou. A quoi servent-elles en restant enfermées dans le secret de mon ordinateur ? A rien ! Une folie, la plus extravagante des extravagances. J’exagère car je pense souffrir du syndrome du petit qui se fait plus petit qu’il n’est et ce n’est guère mieux, me direz-vous. Une sorte de timidité doublée d’une puissante modestie, si puissante qu’on finit par la nommer orgueil. Une modestie morbide (maladive et non mortifère comme on le croit souvent) qui vous empoisonne la vie en vous faisant passer pour un misanthrope qui donc déteste ses semblables, alors qu’au contraire vous êtes philanthrope, vous les aimez profondément. Bref tout un tissu de complexités à déboussoler le plus perspicace des psychologues. Certains en ont fait l’amère expérience, normal, j’étais dans mon élément.

J’avais écrit à la va vite onze poèmes pour illustrer les affiches en tenant compte du thème, de la couleur vedette du mois et cela, sans aucune inspiration puisque c’était une commande. Il faut saluer la personne chargée de composer ces affiches, je les trouvais parfaitement réalisées. Tout s’annonçait bien. Un seul hic, je n’étais pas présent à l’expo et ne comptais pas me montrer, pourtant un an c’est long…

Un jour, on m’a gentiment tiré les oreilles. « Allez ! Fais un tour, viens voir ! » Que croyez-vous que je fis ? Je décidai de m’y rendre incognito en choisissant l’heure la plus creuse qui soit. Aucune chance de tomber sur âme qui vive.

Je m’engage donc dans le parcours « Le voile d’Iris » pour visiter chaque image et chaque texte exposé. Devant moi, une dame. A son allure, elle n’est pas d’ici, mon impression fut rapidement confirmée :

  • Monsieur ! Vous êtes du coin ? 
  • Oui ! 
  • Vous ne savez pas, par hasard, si on peut acheter des photos en sortant ?
  • Ah non ! Je ne pense pas !

J’avance de quelques pas lorsque débarque une animatrice du musée.

  • Tiens ! M. Simon vous êtes venu ! Alors que pensez-vous de votre expo ?

La dame se retourne en fronçant les sourcils, interloquée, très surprise. Je l’ai regardée en penchant la tête tristement comme un gamin pris la main dans le sac en chipant des bonbons, puis la hochant en opinant pour répondre à sa question qu’elle ne m’avait pas posée. Lorsque l’intervenante s’est éclipsée, je me suis approché de la dame et lui ai dit :

  • Puisque je suis démasqué, nous allons faire le tour ensemble et je vais vous raconter l’histoire de chaque image. Dans quelles circonstances elle a été prise et comment elle a été introduite dans l’expo qui n’était pas son intention première. (Une aubaine pour elle et l’occasion de reprendre mes esprits. Quand je me lâche je suis le plus savoureux des hommes)

La dame était ravie et moi aussi. Nous nous sommes quittés tout sourire, elle très surprise, moi non, j’ai l’habitude. J’en ai profité pour lui donner l’adresse de mon blog.

Ce jour-là, je venais de gagner une lectrice de plus, peut-être. J’ignore si elle a visité mon espace d’écriture. Elle a dû s’envoler. 

Quant à moi, je vis toujours dans le plus grand secret visuel. Je suis comme l’arlésienne et vous savez quoi ? Quelque chose du même genre se trame pour le mois d’octobre prochain, ce n’est pas encore définitif mais en bonne voie.

Chut ! Je n’y serai sans doute pas une fois de plus, ou peut-être, je crois que je suis en train de changer.

Il était temps !
Qui a dit ça ?

Quoique, avec mon esprit vagabond, à sauts et à gambades, jamais à sautes d’humeur, allez savoir comment je vais évoluer !

Octobre si octobre il y a, il nous dira…

Voici deux autres aperçus du parcours.

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