Robot contre robot.

L’homme a inventé les robots et les a créés à son image dans le genre « Le robot est un loup pour le robot ».

Mon blog est un endroit paisible, tranquille, où l’on peut se souvenir, sourire, s’inquiéter, bref se baigner dans les choses ordinaires de la vie. Les commentaires y sont peu nombreux et émanent souvent des mêmes personnes qui viennent régulièrement visiter quelques lignes en liberté. Normal, ce site est un coin confidentiel comme un coin perdu  jamais exposé au plus grand nombre.

Robot américain au balcon.

Pourtant, dans le silence des commentaires il se passe des choses. Des choses redondantes et déplaisantes. Agaçantes, énervantes mais je n’y peux rien. Des robots, sans doute postés aux Amériques, bombardent régulièrement mes textes de commentaires qui n’en sont pas. Ça sent l’affût. Dès qu’un texte vient d’être publié, vous pouvez être certain que le frémissement a été ressenti à des milliers de kilomètres de là, outre Atlantique, et la batterie de tirs se met en branle. Ils y déposent régulièrement leurs pubs, toujours les mêmes, en faisant mine de s’intéresser au contenu du blog qu’ils trouvent intéressant. Ils pondent donc leurs œufs inlassablement en espérant qu’ils feront des petits. Un œuf qui parle américain dont je ne comprends le moindre mot, Hello! mis à part. La seule chose certaine, facilement décryptable dans ces interventions massives et ciblées, c’est qu’ils vantent l’efficacité de pilules, bleues ou jaunes, censées vous donner vigueur sexuelle à toute épreuve et à tout instant pour pallier des pannes éventuelles. Elles arrivent par salves nourries et si vous n’y prenez garde en les avalant en quantité importante, vous n’auriez pas assez de partenaires à satisfaire… A mourir de soif !

Gentil robot vigile.
(Cliquez sur les images)

Vous n’en voyez jamais à la suite des textes car lemonde.fr qui abrite « Les choses de la vie » a installé son robot veilleur pour assurer la parade. Il dirige systématiquement tous ces indésirables, c’est ainsi qu’il les nomme, directement vers ma boîte mails. J’en reçois des quantités inimaginables et dois faire mon ménage pour les supprimer impitoyablement. Les américains ne m’en tiennent pas rigueur, tout sourire, ils assurent leur œuvre salutaire pour la vigueur érotique des hommes. Evidemment, les robots assaillants ignorent que d’autres robots les surveillent et stoppent leurs bonnes intentions. Ces deux mondes s’ignorent et poursuivent inlassablement attaques et contre-attaques sans que personne ne se rende compte de rien.
Ces joutes aveugles et muettes font des dommages collatéraux car l’homme ne pense pas à tout. Dans son œuvre, il oublie les effets pervers dont j’ai fait ma marotte.

Dès qu’un commentaire un peu décalé mais tout à fait acceptable n’est pas au goût du robot vigile, il le dézingue systématiquement en l’expédiant illico dans ma boîte mails. Je le redépose délicatement là où il avait séjourné quelques secondes, il me revient à la figure, tel un boomerang, pour que je le morigène ou le flagelle avant de le jeter aux oubliettes. J’ai beau le republier sous mon nom croyant qu’il sera accepté puisque j’en suis l’auteur reconnu, rien à faire, le robot à l’œil physionomiste ne me reconnaît plus et le rejette à nouveau. Il est incapable de lire mais sait très bien repousser ce qui ne semble pas de forme conventionnelle.

C’est bien dommage, car à la suite du texte « Le dernier jour », j’ai reçu un commentaire très sympa écrit en corse et qui disait à peu près ceci : « Vous m’avez eu en beauté. Je me suis laissé emporter par le récit et je vous assure que pendant un bon bout de temps, je pensais que c’était réalité. Quelle belle histoire ! (Chi bedda storia !) » J’ai tout fait pour sauver ce commentaire, je l’ai accompagné d’une traduction comme celle que vous venez de lire, rien à cirer, l’impitoyable robot a tranché dans le vif. C’est bien dommage car j’avais salué cette agréable intervention. J’ai peut-être perdu un lecteur sympa.

Si l’homme se comporte ainsi en traficotant l’intelligence artificielle, cela promet. La chasse aux effets pervers est ouverte car vouloir créer à notre image des robots qui deviendront indépendants, je vous laisse imaginer la suite…

On se prépare des jours heureux.

Texte de référence : http://simonu.blog.lemonde.fr/2016/08/02/le-dernier-jour/

1 Comments

  1. Pour l’instant on peut dire que l’intelligence artificielle est, par de nombreux côtés, une intelligence imbécile.

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