U Cuscionu.

DSC_4825-001Sur le chemin du Cuscionu, un rhododrendon…
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Hier, mon cousin Ange a eu une bonne idée. Tel un ange tombé du ciel, il m’a déposé dans un Eden d’ici-bas puis s’est assis sur un rocher pour ne pas troubler mes pérégrinations photographiques.

DSC_4711Il semblait détaché de tout et communiait avec cet endroit qu’il connaît dans ses moindres recoins pour l’avoir parcouru à maintes reprises en toutes saisons. Il m’observait de loin. A ses gestes, je devinais s’il fallait baisser le regard pour admirer un crocus tapi sous un buisson épineux parmi les milliers d’autres qui couraient les environs. Je savais si je devais lever la tête pour observer un vol d’alouettes qui s’égaillaient en grisollant, tirelirant ou turlutant mais je ne saurais vous dire quelle mélodie elles avaient choisie pour nous chahuter dans leur vol tremblotant.

DSC_4733Une eau cristalline légère, vaguement chantante circulait en chuchotant pour alimenter les pozzines formées çà et là dans une pelouse rase, spongieuse, d’un moelleux reposant. Une brise frissonnante et facétieuse s’est levée pour rider l’onde dormante où se mirait un nuage cotonneux. Elle s’amusait à troubler une image que je cherchais à immortaliser, j’attendais, l’œil collé sur le viseur, qu’elle perde un peu de souffle pour piéger mon cumulus.

DSC_4801A quelques pas d’ici, un couple de chevaux sauvages paissait paisiblement la tête basse. A leurs sabots, une herbe d’un vert tendre, fraîchement libérée d’une couche neigeuse jouait avec le marron des alentours.

DSC_4778Sur le plus gros rocher, Jean-Marie, telle une sentinelle scrutant le lointain, affichait sa silhouette à contre-jour. Un touriste conquis par la beauté du paysage si j’en juge par son large sourire et ses gestes de chef indien qui semblaient embrasser le panorama.

Et puis comme un précieux souvenir de cet endroit encore peu fréquenté à cette période, sur le chemin du retour, Ange a récolté le crottin que les chevaux avaient semé sur la route. L’été prochain, ma salade de tomates, concombres et oignons rouges salués par un jet d’huile d’olive rappellera que mes cœurs de bœufs ont une âme de cheval sauvage, tout droit descendue du Cuscionu.

Je ne manquerai pas de raconter cette histoire à mes convives de passage. Ce passage perpétuel, cœur battant d’une trace de vie…

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Si Jean-Marie qui ressemble plus à un rangers qu’à un chef indien passait sur cette page, je lui dis : « hugh ! »

 

 

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