C’est tout à fait incidemment que j’ai assisté à une conversation drôle, bien plus qu’à une drôle de conversation.
Deux personnes venaient de se croiser et se saluaient, visiblement contentes de se rencontrer.
– Alors comment vas-tu ?
– Couci couça, on fait aller.
– Moi, c’est pareil, c’est dur de vieillir.
– A qui le dis tu ! Tu as la prostate, toi ?
– Quoi ? La prostate ? Ne m’en parle pas !
– Ah, tu l’as toi aussi.
– Oui, oui, et certains jours, je me fais pipi dessus. Ah hou !
– Tu sais qu’elle peut être de la taille d’une châtaigne, d’une grosse prune, d’une mandarine, d’une orange et même d’un pamplemousse ?
– Non, je ne savais pas, mais si je comprends bien, mieux vaut ne pas l’avoir au stade gros agrume.
– Ah oui, pamplemousse c’est infernal et inquiétant, taille kumquat ça va, c’est parfait.
L’affaire a duré un bon moment, c’était rigolo.
Je n’écoutais pas vraiment mais les deux gars étaient si branchés sur leur glande et en parlaient si fort que j’ai tout entendu, grosso modo.
Surtout, j’ai appris quelque chose, vous avez sans doute deviné. Non ?
Depuis lors, je sais que souffrir d’une hypertrophie de la glande masculine s’appelle « avoir la prostate ».
On en apprend tous les jours, j’ignorais qu’un homme pouvait ne pas en avoir.
– De quoi ?
– Ben, de prostate !
Si vous souffrez du même mal, cher lecteur, je vous demande pardon, je ne savais pas que vous aviez la prostate !