En visitant U Fragnonu ( Le grand pressoir à huile) à Sainte Lucie de Tallano, j’ai eu l’impression d’entrer dans une cathédrale tant l’espace était majestueux.
Antoine Fogacci, le guide, absorbé par sa lecture, était très surpris de me voir après tant d’années sans jamais nous rencontrer.
Je le regardais présenter « son domaine » avec grande précision, les visiteurs étaient ravis.
Evidemment, beaucoup d’éléments m’ont échappé mais je vais vous présenter l’essentiel de ce que j’ai compris.
U Fragnonu existe depuis le début du XVIIe siècle.
Le grand pressoir à huile connut trois évolutions successives, meules actionnées par les ânes, les humains, ensuite mues par la houille blanche (l’eau qui chutait sur la grande roue extérieure), puis vint la période électrique (1920) avec ses pressoirs particuliers dont les plaques de pression métalliques remplaçaient celles en bois.
Pour cette dernière étape électrique, Antoine nous expliquait que l’huile commençait à suinter sans pression, uniquement sous le poids des sacs beaucoup plus nombreux.
Des quatre indissociables PNEA (Pulpe, Noyau, Eau, Amande), on tirait une pâte à huile.
Utilisation exclusive d’olives noires, donc mûres, pour obtenir une huile de première pression, vierge.
L’huile extra vierge n’existe pas, disait-il, il s’agit d’une invention commerciale.
Les résidus d’après pression, le grignon ( a gragnola nù sacculeddu), équivalent du marc de raisin était transformé en combustible pour lampes, servait à la fabrication du savon de Marseille.
Mon explication, sans doute approximative voire erronée , mérite d’être revue si j’ai réussi à vous mettre l’huile à la bouche pour une visite sur place beaucoup plus documentée et précise.
Bien plus que mon récit, les images, vous convaincront de visiter la cathédrale.