Tout le plaisir était pour moi…

Erik Orsenna, désormais devenu mon ami, n’a pas été avare de mots agréables à mon égard.
Je vous avoue que je ne m’attendais pas à cette reconnaissance.

« La signature » comme on dit, ou la dédicace, se tenait dans la grande salle de conférence du musée départemental où figure encore, jusqu’à fin août, mon exposition « A nos pieds, un monde ignoré ».
Erik, puisque désormais je peux le nommer ainsi, en une poignée de minutes, en a saisi tout son sens et a pu inclure ses remarques dans son intervention.

Une personne m’avait demandé comment j’avais trouvé l’académicien.
De par son statut d’Immortel, il me fut facile de synthétiser mon impression en un seul mot : « J’ai rencontré un pléonasme », c’est un homme profondément humain, un homme humain. Je ne pouvais mieux que cela le définir.
Son œil voit plus vite que celui du commun des mortels et son esprit synthétise à la vitesse de la lumière.
Je le regardais avec mon livre à la main, provoquer un effet domino avec les pages et s’arrêter net sur un texte comme le ferait un magicien avec des cartes… et il lisait un passage pour illustrer ses propos.

Evidemment, l’homme en habit vert en tenue estivale, homme du dictionnaire perpétuel, est rompu à l’exercice, sa facilité d’expression pour visiter tous les recoins qu’il a perçu de moi captivait l’auditoire.
Un auditoire séduit par sa présentation du livre et de son auteur.
Hélas, la moyenne d’âge des personnes présentes dans la salle devait friser les 70 ans. Mes deux petites filles mises à part, il n’y avait que des séniors bien séniorisés, estampillés troisième âge, si j’ose dire.
Cette dernière remarque est bien triste, elle sonne le glas d’une jeunesse qui ne s’intéresse plus à ces affaires là.
La lecture dont il était question semble reléguée bien loin derrière les smartphones et autres Aïe phones. Le petit cri de douleur qui précède le phone est d’une réalité criante.
Ces appareils qui rapprochent les lointains et éloignent ceux qui sont à proximité affichent la belle et moins belle avancée dans la modernité. Reste à savoir quel versant prendra le pas sur l’autre dans cette nouvelle version manichéenne.
Erik déroulait la vie avec grande conviction et humanisme, il s’adressait à l’assistance mieux, nettement mieux, qu’un phone qu’il soit smart ou smartissime.

J’ai passé un excellent moment, normal c’était ma fête et j’en ai apprécié tous les parfums.

J’arrive au bout d’une période intense, deux expositions assurées en même temps et la promotion de mon ouvrage.
Après une nécessaire pause bienfaitrice, je reprendrai la plume, que dis-je ? Je reprendrai le clavier pour une nouvelle aventure, Erik m’a convaincu de poursuivre l’exploration de notre monde.

Cher Erik, je vous remercie infiniment.
Chers villageois présents dans la salle, je vous remercie également, vous fûtes l’autre flamme qui réchauffa mon cœur.

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