Les amours hérissonnes.

Le livre METAMORPHOSES, n’a sans doute pas bien marché.
Le bilan sera effectué en mars ou avril prochain.

J’y vois deux raisons principales :

1- La maquette que j’avais envoyée était plus lumineuse et comportait une image par page, le plus souvent. La version finale proposait plusieurs images par page, parfois coincées dans la pliure des feuillets, sans doute par souci d’économie et réduire le prix d’achat. Avec la concentration des images, devenues plus petites, on n’offrait que l’aperçu d’un travail abouti.

2- Peut-être aussi, aurais-je du proposer plus de textes et des explications à chaque photo. je n’ai pas voulu donner trop de précisions pour laisser toute liberté d’interprétation au lecteur.

Le principe METAMORPHOSES consistait à dénaturer, transformer une image en jouant sur l’existant en évitant les ajouts et les trucages.
Moduler les couleurs d’origine, déformer, tordre et retordre un cliché jusqu’à l’apparition d’une raison nouvelle. Rien n’est ajouté qui ne figure déjà sur la photo, sauf pour adjoindre une source lumineuse ou un milieu aquatique.
Il s’agissait donc d’une aventure, « aller voir l’autre face des choses » et non la comparaison de l’original avec le final pour entendre dire « Je préfère l’original ». Là, n’était pas le propos. La meilleure réponse était alors : « Je n’ai pas aimé l’aventure », c’est plus convenable à l’esprit du jeu.
Pour éviter cet effet comparatif, j’avais choisi des images banales, sans intérêt ou carrément ratées.

Je sais que certaines personnes sur FB s’intéressent à cette démarche, voici, pour elles, quelques précisions.

Les amours hérissonnes.
L’histoire de cette aventure est singulière. Un bûcheron coupait des chênes dans mon jardin. J’étais derrière à bonne distance. Il venait de réaliser une entaille directionnelle qui donne un sens à la chute de l’arbre. Lorsqu’il retira l’entame directionnelle, instinctivement, il la jeta derrière lui, elle chuta à mes pieds. Instantanément, je vis un hérisson, il m’a juste fallu ajouter une tête d’épingle pour lui donner vie. Et puis c’est tout, je n’ai touché à rien d’autre.
L’image était amusante sans grand intérêt si l’on ignore son histoire. L’idée m’est donc venue de la faire « parler » autrement.
C’est ainsi que naquirent les amours hérissonnes dans la neige qui est bien réelle et non ajoutée.

Dali en furie.

Voilà une autre aventure.
Cette image est tirée d’une capsule (fruit) d’althéa photographiée au milieu de l’automne au coucher du soleil pour avoir des couleurs chaudes. A force de torsions, de déformations, je suis tombé nez à nez sur des yeux écarquillés et des moustaches daliennes. J’y ai vu un clin d’œil de notre énoooormisssime champion du chocolat Lanvin.
Je l’ai imaginé perdu dans une autre galaxie, enfermé dans une grotte, j’ai donc créé l’aération qui lui sert d’entrée et de sortie.
De cette image jusqu’à écrire une histoire, il n’y avait plus qu’un pas que je franchis allègrement.
Cette création m’inspira un voyage dans l’espace, lorsque soudain, Dali vint gesticuler devant moi, faisant frétiller ses bacchantes et « girandoler »* ses globes oculaires. Je venais de comprendre qu’après un périple de plusieurs années dans l’Univers, j’étais revenu sur terre où toute vie avait disparu.
Dans ce paysage carbonisé, il ne restait que les plus fantasques personnages.
Souvent ce genre d’images m’inspire un texte.

Vendredi saint à Levie.

J’étais en vadrouille au village en quête d’images nocturnes. Tout Levie était illuminé comme chaque vendredi saint pour la procession.
J’étais loin du quartier Olmiccia, j’ai cliqué à main levée sans tenir compte ni de vitesse ni d’ouverture de diaphragme. Une photo banale, poussive et sans intérêt sortie de mon compact de poche qui ne me quitte jamais.
Assez rapidement, j’eus l’idée de sacré et de profane. Comment faire ressortir cette idée ?
Une partie du ciel, d’un céleste reposant, s’élevait au-dessus du quartier et le coiffait pour observer la vie bouillante d’ici bas.
C’était mon idée, je n’ai pu faire mieux.

J’étais à côté d’un reposoir qui attendait le passage du Christ sur la croix. J’ai figé cette attente.
Il n’en fallu pas plus, devant une image à peine lisible, pour réaliser cette allégorie.
L’humain attend le divin, il a posé une table capitonnée. Le dieu du ciel le salue en transformant les lumières du village en une féérie technicolor.
Bougies aux portes et fenêtres se sont mêlées aux lampadaires pour offrir ce manège enchanté.

Et puis…

Les roses ballerines.
La galaxie des gélines. (réalisée avec une seule poule blanche)
Emergence et tropisme, les amours coquelicots.
Ainsi de suite, j’ai environ 800 clichés de la même veine.

Le petit plus.

Transmission de pensée : Même muets, ils sont bavards !

*Girandoler n’existe pas, vous avez compris les sens 😉 (girare, faire un tour)

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