Le sphex.

La vie du sphex est très surprenante et instructive aussi.

Instructive sur le plan de l’entomologie, par sa vie originale, et sans doute sur le plan philosophique quasiment toujours passé sous silence.

Le sphex est une guêpe solitaire qui creuse des galeries verticales pour y pondre ses œufs.
La femelle possède des pattes fouisseuses qui lui permettent de creuser le terrier.
Son comportement est singulier.
Dans sa galerie, l’insecte prépare des niches et part à la recherche de petites sauterelles ou de grillons qu’il paralyse d’une piqûre de son dard et ramène à l’entrée du nid.
Il inspecte son ouvrage, revient chercher la bestiole pour la placer dans une alvéole avant d’y pondre un œuf dessus. Elle procède ainsi pour tous ses mini-compartiments.
Un dénommé Jean Henri Fabre, sans doute entomologiste, s’était amusé à déplacer l’insecte en attente sur le bord du trou. A son retour, le sphex le cherche, le remet au bord de l’entrée et rentre à nouveau inspecter. A chaque déplacement de l’insecte paralysé, au lieu de filer avec sa proie dans la galerie, il recommence l’inspection. Il repart à zéro. Curieux comportement.

Une fois que les œufs sont pondus sur les criquets paralysés, l’alvéole est fermée, le sphex s’en va et ne revient plus.
Les larves se nourrissent des proies déposées, encore vivantes, entament une métamorphose jusqu’à l’insecte parfait qui va reproduire exactement le même comportement que ses géniteurs, sans apprentissage préalable et sans jamais les avoir connus. Une sorte de connaissance infuse, innée, inscrite dans la mémoire de l’espèce, que certains philosophes nommaient « programmation au niveau de l’espèce ». On en parle rarement, cela reste un comportement mystère.
Si l’on revient sur l’expérience de Fabre, appelée « test du criquet » déplacé, on peut penser que, dérouté de son comportement habituel, le sphex n’a pas de mémoire pour s’adapter, il recommence à chaque fois son inspection du nid, pourtant déjà faite. C’est une sorte d’éternel recommencement lorsqu’on dérange la mécanique habituelle. Ceci tend à prouver un comportement rigide et systématique, sans possibilité de s’adapter à la nouvelle situation. Cet aspect plus ou moins philosophique est en suspens, on n’ose pas trop s’avancer.

Il existe des sphex coucous, parait-il, qui pondent directement dans le nid des autres sur une proie déjà déposée.
Souvenez-vous du sceliphron autre cousin des guêpes qui construit des nids en terre glaise sur les murs et paralyse des araignées.

Un insecte passionnant… – Le cours de la vie

La nature est un grand livre de sciences qui n’a pas fini de nous étonner, nous sommes très loin du compte.
Qu’attendons nous pour le feuilleter ?

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