Devin ?

Faut-il être grand clerc
Pour imaginer,
En regardant le fond de ma vallée,
Que se préparent à l’envers
Bien des jours et des nuits
Remplis de tristesse et d’ennuis ?

Le ciel gronde, rougit,
Trop souvent en furie.
Les nuages d’un gris barbare
Annoncent la bagarre.
Le feu sur la montagne,
Les flots dans la campagne.

Rien de bon
A l’horizon.
Eclairs,
Tonnerre,
Grêlons
Et tourbillons
En toute saison,
C’est déraison !

Les jardins sous camisole,
Au fond d’une serre se consolent.
Ont perdu le nord
Et le sud encor.
Mildiou et oïdium
En compagnie des hommes
Sabotent les potagers.
Qu’importe, on va au supermarché.

Je sens le vent malin,
Souvent de bon matin,
Qui remonte le chemin.
Il me souffle, le coquin,
D’un air sûr et certain :

Point besoin d’être devin,
Nos lendemains seront vilains !

Pourquoi être si péremptoire
Et faire le malin ?
J’aimerais bien savoir
Mais au fond, je n’en sais rien.

Aujourd’hui je voyais ciel ordinaire de saison…

Le petit plus :

U pignotu. (La pomme de pin)


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