Paul, un lévianais qui vit dans l’est de le France n’a jamais oublié son village.
Il le connait de fond en comble et y est resté enraciné au plus profond de son âme.
Ce fut une découverte surprenante pour moi et la naissance d’une amitié fulgurante qui s’est nouée en très peu de temps. La moitié d’une année, grosso modo, pour la sceller solidement.
Une amitié fulgurante dont j’ignorais jusque là, la possible célérité.
Généralement, une amitié nait d’une histoire commune, dans notre cas ce fut une révélation soudaine.
Nous n’avions aucun passé commun sinon l’amour de notre village.
Si j’ai bien saisi la génèse de notre histoire cela s’est joué à peu de choses.
Mon livre « Au cœur de village, mon village au cœur » venait de sortir aux Editions Maïa, nous étions au mois de décembre 2021. Sa fille Anne l’avait repéré et lui offrit ce cadeau. Elle savait l’attachement que son père portait à son village natal et anticipait sans doute le plaisir de ces retrouvailles à travers des anecdotes anciennes.
Très rapidement, au mois de janvier, je recevais une longue lettre, très bien écrite, dont chaque phrase était encouragement. A travers ses mots, une forte émotion se dégageait, j’avais l’impression que nous avions vécu exactement les mêmes moments malgré les quelques années qui nous séparent. Nous ne sommes pas totalement de la même génération et pourtant nos vécus se superposent presque parfaitement.
Dans son courrier, Paul me proposait une rencontre afin de prolonger notre conversation jusque-là épistolaire. Probablement au mois de mai, m’annonçait-il.
La vie en décida autrement, nous étions à un enterrement au mois d’avril. Il me cherchait.
Pressé par ses obligations, c’est très rapidement que nous échangeâmes quelques mots, le visage masqué par la covid. J’ai reconnu, à ses yeux, l’air de famille en retrouvant le regard son frère resté au village. J’étais définitivement fixé sur ses origines.
Au mois de mai, Paul était au rendez-vous. Avec son épouse, il me cherchait et se présenta devant ma maison pour une dédicace.
Ce fut une rencontre lumineuse. L’homme est franc et sans ambages. Il m’a impressionné par sa sincérité et son authenticité.
Franc, il ne s’embarrasse pas de superflu. J’ai eu l’outrecuidance de le vouvoyer, il m’a sur le champ averti :
« Si tu me vouvoie encore une fois, je m’en vais ! » Cela dit de telle manière que sans ambages, le sans détours, le caractérisait aussi. Dès ce moment, j’eus l’impression de le connaître depuis toujours. Je n’ai rien dit car il avait raison, le temps n’est plus à se perdre en fioritures ni futilités minaudées.
C’est à ce moment précis que ma dédicace prit tout son sens, elle débutait ainsi :
« Connaître Paul un jour et l’adopter d’emblée, c’est possible et c’est fait… »
Nous avons partagé un autre moment chez lui, j’ai retrouvé la même chaleur et nous évoquions les mêmes moments comme si nous avions un passé commun.
Avec cette belle rencontre une amitié est née, nous nous retrouverons à son retour.
Mieux qu’un courrier pour répondre à ta dernière lettre, j’ai préféré t’écrire ainsi.
Un bonjour à Monique, à bientôt chers amis.
Je pense qu’il s’agit de Paul Ricci, c’est en effet une belle personne, très attaché à son village, sa famille, ses amis.
Pour l’enterrement de Francis il a fait le déplacement Alsace-Levie (aller-retour) et pour son âge je trouve ça extraordinaire.
Je connais bien sa fille et je peux te dire qu’elle est comme son père.
En effet nous fîmes notre première rencontre à cette triste occasion.
Je comprends mieux pourquoi il était pressé, j’ignorais qu’il venait de si loin pour les funérailles.
Merci Inès de confirmer ma fraîche découverte.
Simonu
Je ne connais pas Paul Ricci qui semble être une belle personne ainsi que sa fille, mais quand je lis les commentaires de « Battesti », et que tu acquiesces et remercies Inès , alors là je trouve que çe Paul Ricci est encore plus extraordinaire car il va, peut-être, servir de catalyseur pour que je retrouve, enfin, une amie du lycée de Sartène que je n’ai pas revue de 1967.
Inès Battesti = Inès Rolando ???
J’en serai très heureux. Après Momo, Popo, voilà Roro qui va sortir enfin de la brume
Espérons….
Bonjour François,
Oui, il s’agit bien d’Ines Rolando, elle réside plus souvent à Ajaccio et revient fréquemment au village.
Comme ce texte semble avoir plu, je viens d’écrire « Mes amitiés » d’après Bac.
Je vais sans doute le publier demain.
La vie des hommes…
Un jour, je raconterai la nôtre.