Le diable ou le Bon Dieu ?

Une sorte de cogito, de connais-toi même.
Je sais, c’est vilain de parler de soi mais je vais le faire quand même.

Tout en trompe l’œil sans tromper personne.

En trompe l’œil parce que j’aime le vivant et je donne l’impression d’être cool, facile à vivre, un shamallow qui prend des teintes différentes mais reste toujours sucré avec une consistance de guimauve.
Un doux matelas sur lequel on peut s’étendre avec la certitude de ne rencontrer aucune punaise de lit et pouvoir s’endormir comme un bébé.
Il y a un peu de ça dans le personnage mais pas beaucoup.

A vrai dire, je suis un amoureux de la vie, qui cherche à ne perdre miette d’instant qui passe.
Je me suis installé dans le vrai, le vrai dire, le vrai parler sans chercher à arrondir les angles pour les autres. Je ne dérange personne volontairement mais je dérange, je suis tel que je suis sans fioritures accrochées aux lobes des oreilles. Je pince, je pique, mes mots sont vifs et la parole franche. Je n’aime pas les gens qui font semblant, qui tournent autour du pot, les flagorneurs, les faux, les truqueurs. Je n’aime pas les gens qui me font perdre mon temps, j’ai l’œil dans l’avenir en usant le présent et reluquant sur le passé.

Pas facile de vivre à mes côtés. Je ne chasse personne mais beaucoup fuient. Dérangés, ils ne supportent pas le vrai lorsque geignant sur le bonheur des autres, ils découvrent leurs travers. Ils ont dit et puis racontent le contraire. Ils ne s’en souviennent plus ou font semblant ou oublient trop facilement. Difficile de rester soi même tout le temps.
Eh bien, moi je ne varie pas.
Je tire, j’esquive, je fais mouche ou m’embroche au lieu d’embrocher.
Jamais censeur, je dis mais je n’ai pas de filtre pour raffiner mes dires. On s’attend à rencontrer un doux ange, on découvre un piment vif.

J’ai le regard bleu, vert ou gris parfois noir mais je ne suis pas un caméléon. Je ne me camoufle guère, je vis tout en couleurs, tout en odeurs, tout en saveurs et quand on me touche, je touche aussi.

Je suis le diable ou le bon dieu mais je ne suis ni diable ni bon dieu.
J’ai vécu mille vies sans jamais me lasser du vivant.
Si j’avais quelque influence sur le divin, je demanderais à revenir sur terre pour un deuxième tour de manège, non pour mieux comprendre le sens de la vie, ce n’est pas de ce monde, il n’y a rien à comprendre, mais pour un autre plaisir. Une sorte de « Allez ! On recommence ? »
On recommence mais différemment.

Le plaisir c’est mon désir, je suis épicurien dans l’âme, hédoniste souvent. J’aime le vent qui s’engouffre sous mes effets, j’aime la pluie et le brouillard, j’aime l’ombre et le froid. Je cultive les contrastes, je force les contraires, je file d’un extrême à l’autre…

Pour beaucoup, je suis un paradoxe vivant, pour d’autres un extraterrestre.

Je ne saurais vous dire l’auteur : « Je suis grâce à Dieu, un scandale permanent. »
C’était à propos du Cid, le sujet d’une dissertation : « Le Cid est grâce à Dieu, un scandale permanent. Développez. »
Je n’ai jamais compris cette expression. Alors, je la colle volontiers sur mon front et comprenne qui voudra, qui pourra !

Certaines voies, ici bas, sans aller chercher celles du Seigneur, restent impénétrables.

Plus qu’un paradoxe, j’ai l’impression d’être une énigme.

C’est sans doute pour toutes ces raisons que je suis peu visible, un peu beaucoup sauvage, je suis un Robinson qui vit sans Vendredi…

Ou le diable ?

Le petit plus du jour :

Parfois, déambulant sur la route, le bitume m’interroge.
Je le regarde, je lui tire le portrait mais je ne dis rien.

2 Comments

  1. Aratasca , époustouflant tout est dit en peu de mots , quel ressenti ! Cette si belle énergie vivant au plus profond de soi qui s’exprime en toute liberté , la beauté de l’âme à l’état pur .
    Merci , mille fois merci , c’est magnifique .
    Bonne journée .
    ( Le grand Charles doit être confut de se retrouver parterre 😉☺️)

    1. Grazia Passasacu, Passafrancu ! -:)

      Bademmu sut’à l’acqua, i patati sò surtiti e i pisi sò a risa !
      Cummenciani à spuntà !
      Bona ghjurnata.

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