Sphinx moineau.

Le sphinx colibri ou sphinx moineau est très difficile à photographier car il est toujours en mouvement.
Il ne se pose jamais lorsqu’il est en mission de siphonnage.
C’est en vol stationnaire, en mode colibri, qu’il ponctionne le cœur des fleurs avec son siphon déployé.
Je le rencontre surtout au coucher du soleil, lorsqu’il est rasant, autour de la sauge arbustive rouge ou au-dessus d’un lantana. Ce sont ses fleurs de prédilection dans mon environnement avec les pervenches de Madagascar les années où je les plante en pots.

Voici quelques images que j’ai pu réaliser après plus d’une heure de « chasse », à le débusquer d’abord et à le photographier en continu, le suivant dans ses zigzags imprévisibles.
Il faut être patient et s’attendre à des ratages nombreux, beaucoup de déchets.
Il m’a fallu près d’une centaine de clichés pour obtenir ceux que vous verrez ci-dessous, le plus gros du lot recèle des images floues.
On ne sait jamais dans quel sens il va partir et donc il faut sans cesse le suivre à travers l’objectif en cherchant à focaliser au plus juste possible.
On peut presque affirmer que les clichés nets sont des coups de bol parmi les nombreux ratés.

Le moro-sphinx, c’est son autre nom, débarque toujours à l’improviste, on ne peut se vanter de l’avoir attendu.
Pour ma part, je le rencontre surtout vers la fin de l’été, à partir d’août déclinant à septembre/octobre.
C’est ainsi dans ma contrée.
C’est le seul indice que j’ai, je me tiens du côté de la sauge fleurie vers la fin de l’après-midi. C’est à ce moment que la lumière est la plus propice à la photo.
Généralement, lorsqu’il surgit, les gens qui ne le connaissent pas le confondent avec un bourdon ou un frelon, et prennent la poudre d’escampette.
C’est tout juste un paisible papillon qui ne risque pas de vous piquer, bien qu’il appartienne au genre Macroglossum, famille des Sphingidae et tribu des Macroglossini.
Des noms qui font plus peur que le pacifique lépidoptère, rimant avec hélicoptère, qu’il est.
Lépidoptère = Papillon

Dans le mille !
Fleurs piégées en plein cocorico !

(Les fleurs de sauge arbustive ressemblent à des coqs)
Il déploie son siphon.
Tente une approche.
Et fait mouche !
Voici à quoi ressemble la moins mauvaise des images ratées
Sous un autre angle.
Fleurs de pervenches rouges de Madagascar.
Blanches
Le lantana avec sa floraison durable et ses corolles en trompette est prisé par le sphinx colibri.

6 Comments

  1. Somptueuses images, ça vaut le coup de patienter lorsqu’on voit le résultat.
    Bravo Simonu, c’est un joli tour de force, surtout à main levée, je pense que peu de grands photographes y arrivent aussi bien avec un matos aussi réduit

    1. Dans ce cas il s’agit d’un réflex avec objectif macro.
      Matériel plus lourd et difficile à stabiliser lorsqu’on est accroupi, subissant les tentions.
      En outre, le moindre souffle de vent génère un flou qui s’ajoute au bouger inévitable lorsqu’on le suit à main levée.
      La patience, dans ce cas, est mon fort. Je peux rester des heures à surveiller le bon moment, j’en profite pour alimenter mon imagination en vue d’autres écrits, rien n’est vide dans mon esprit. L’attente, je la meuble d’idées, je regarde et j’imagine.
      J’apprivoise le temps et cherche dans le visuel à voir plus loin que l’image quitte à dépasser le réel.
      Ce sont des moments très riches, je ne suis jamais déçu même lorsque j’attends, avec une araignée, la venue soudaine d’un insecte imprudent. Si l’attente a été vaine et longue, je repars riche d’imaginaire.
      Dès le retour du printemps, j’irai à la découverte du petit monde ignoré… 🙂

        1. Je l’ai le pied et quel pied !
          Je ne l’ai jamais utilisé même pour les fleurs.
          Quant au sphinx colibri c’est impossible, il n’attend pas, on ne peut savoir où il ira et y restera sans doute une ou deux secondes… et c’est raté !
          A main levée, il n’y a que ça pour ce papillon qui a la bougeotte permanente.
          Je vais peut-être essayer avec les araignées, elles me regardent dans les yeux 😉

  2. quelle précision ces photos quand on sait à quel point un colibri est rapide !

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