La guerre des volutes

Le parlement européen vient de décider ce 8 octobre 2013 : la e-cigarette ne sera pas médicalisée et restera en vente libre.

Les bureaux de tabac devront s’habituer à supporter  les officines de vapotage  à quelques mètres de chez eux. C’est déjà la guerre pour la survie avec effet de parasitage par le nouveau venu qui a besoin du premier pour exister : si tu fumes, viens vapoter ce sera mieux pour ta santé.

Cela pourrait bien donner des idées à d’autres enseignes. Il ne serait pas étonnant de voir un jour en enfilade,  si le cannabis était légalisé, le logo de la carotte suivi d’une plaque avec la feuille aux neuf folioles également suivie d’un local pour vapoteurs et pourquoi pas d’un bar à narguilés ?  On n’est pas près de fumer le calumet de la paix au pays des enfumeurs.

Les bureaux de tabac acceptent mal la proximité des vitrines d’objets de vapotage. Une concurrence mal vécue si près de chez eux : leur échoppe historique risque de battre de l’aile et leur commerce en pâtir.

Si la e-cigarette jouait parfaitement son rôle de substitution, vapotage pour sevrage, elle courrait à sa disparition une fois les vilaines addictions envolées. Ce serait dans la logique des choses. Il y a fort à parier qu’elle se destine à longue vie en perpétuant le geste auguste de l’inhaleur de fumée devenue vapeur aromatisée. Les nouveaux marchands de brouillard parfumé n’y ont certainement pas songé un instant.   

Etant jeune, j’allais fumer dans le creux des vieux châtaigniers ou dans les cabanes désaffectées. Douze ans seulement. Nous avions l’impression d’exister, d’être des adultes et c’est « le métier » de tout adolescent que de vouloir jouer au grand. Et puis un jour on se retrouve grand avec beaucoup de clopes au compteur. C’est là que tout se joue.

Se réveiller tous les matins en toussant n’était pas raisonnable. Trente ans déjà que j’ai décidé d’arrêter. Je ne commandais plus rien et vivais mal cette toux intempestive qui m’annonçait  des lendemains douloureux. J’ai dit basta ! Sans patch, sans substitut et sans vapoter, tout net, comme ça !

La guerre est déclarée. Qui va gagner le plus d’argent ? Les uns sur une addiction, les autres sur la sortie de cette addiction, les deux sur une dépendance. Chacun jouera au plus vertueux : rester libre de son choix ou se libérer de ce choix ?  

Fumer ou vapoter, une affaire de business, arrêter, une affaire de santé.  

 

 

La e-pipe n’a pas perdu de temps, design et concept sont bien avancés… On  n’arrête pas le progrès.

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