Aujourd’hui, j’étais planté devant les infos et j’écoutais une interview concernant le mariage possible de prêtres.
Les avis, on s’en doutait, sont partagés. Certains curés n’y voient aucun inconvénient et seraient plutôt pour. D’autres résolument contre.
J’ai surtout retenu, l’intervention de cette sacristine, si fervente à porter le calice au curé, la tête presque basse et toute l’humilité du monde sur le visage. Elle affirmait avec un sourire angélique que « Qui avait choisi le Christ ne pouvait fonder d’autre foyer ». Ce ne sont pas ses paroles exactes mais c’est bien ce qu’elle voulait dire. Instantanément, j’ai pensé au crucifié en me disant « le pauvre, si tous ces curés venaient à faire autre ménage, il se sentirait seul !» Il lui resterait les bonnes sœurs qui peuplent encore couvents et abbayes.
Pourquoi toujours donner une image si misérable d’un Dieu ? A-t-il vraiment besoin de tous ces conjoints et conjointes pour exister ? Est-il possible de l’imaginer un instant, disant : « Tu as envie de te marier et connaître les joies du couple sans pour autant abandonner ton sacerdoce ? Et bien vas-y, fais-le et soit heureux. Ce sera toujours mieux que de pratiquer dans le péché lorsque tu craques, d’autant que je te vois… Je sais ce que tu caches, c’est pire encore ! » Ce serait, sans doute, un meilleur message de lucidité et de bonté divine. Quelle tristesse, toujours.
Il n’y avait aucune méchanceté sur le visage de la dame, plutôt une ferveur fermée, définitive qui ne laisse aucune chance à l’espoir. C’est probablement une sainte femme qui lorsqu’elle fait des bêtises derrière l’église, court les purger devant le confessionnal après repentance et pénitence. Elle ne trahit pas son Jésus, elle.
Deux millénaires treize années et un François pape pour que la question se pose encore. Les prêtres qui souffrent de leur condition, rongés par le péché ou qui passent outre, vont-ils enfin connaître la paix de l’âme ? Probablement faudra-t-il attendre encore un peu, les intentions sont dans l’air seulement, rien n’est joué.
Et que penser des bonnes sœurs ? Elles sont plus fidèles, ce sera une autre paire de manches. Peut-être, que certaines ont envie de connaître une autre extase que celle de la béatitude de la foi en Dieu. La foi en l’homme pour exalter les sens de ce corps qui n’a pas à être délaissé ou du moins décrié. Mais cela non plus, ce n’est pas à moi de le dire mais à ces dames, ces hommes d’églises… à eux de décider. Pour ma part, je leur accorde ma bienveillance.
Ce serait un tout petit pas pour l’humanité, un grand pas pour ceux qui ont fauté et rêvent de vivre leur corps à corps dans la paix de l’âme, l’esprit tranquille… la foi intacte.