Que disent les réverbères ?

Rien ! Me rétorquerez-vous. Rien ! Ils éclairent, ou pas, et puis c’est tout !

C’est en déambulant dans les rues de Bastia, sans but précis, toujours accompagné de mon petit appareil de poche, prêt à le dégainer à tout instant, que je découvre des choses… Des choses qui s’imposent. Je ne cherche rien de précis, je suis tout à l’œil, ouvert sur la vie des objets qui semblent inanimés et qui pourtant disent. Ils sont bavards bien plus qu’on ne le pense. Parfois, il faut deviner le message, parfois, il tombe sous les sens.

Voyez-vous, je m’amuse à animer l’inanimé, presque à discourir avec la « mutitude » des objets qui vous regardent passer. Il leur manque la parole mais possèdent un puissant pouvoir de suggestion. Les légendes que je note, sont aux images ce que les paréidolies sont au spectacle de la nature. L’esprit humain voit dans les effets d’un nuage, d’un rocher ou de tout autre composant naturel, un message suggéré par son esprit. Il s’agit de comprendre à travers son égocentrisme, son anthropomorphisme, voir à travers le prisme humain, dans le vagabondage de son esprit. Je donne vie à ces objets qui m’ignorent, qui ne demandent rien, tout vient de mon regard et de mes envies.

Voici donc, ce que me disaient les réverbères croisés sur mon passage.

Que penses-tu de nos bleus ?
La nuit, je rends ces pierres encore plus précieuses !
Je porte ma lumière aux libertins et libertines, aux coquins et coquines.
On m’appelle l’indiscret.
Et moi, le discret.
La lumière divine.
Non, non, il n’y a pas de laitier dans cette rue.
Ah ! vous m’avez vu ?
Tu t’occupes de tes artères !
Ben, moi, c’est l’ennui !
J’ai un penchant pour l’ouverture !
Concurrence.
Coucou ! Tu me vois ? Là !
Ainsi font font, les petites marionnettes…
Les jours d’ennui. On regardait passer les bateaux, glisser sur l’eau et c’était presque beau…

Pour finir, voici ce qu’est une paréidolie. Une image, le spectacle de la nature, un visage bien dessiné, une vue de l’esprit pourtant. Une simple interprétation de l’humain qui ne retient que les figures qu’il connait. Un extraterrestre considèrerait d’autres formes totalement étrangères à notre vison terrestre. Ces formes qui pourtant existent aussi, échappent au regard humain faute de pouvoir envisager une interprétation. Il n’y a aucun message dans les paréidolies, c’est nous qui les inventons… S’il existe, le message est personnel non celui de la nature.

Le gardien du tunnel de l’Usciolu.

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