Avec l’écriture, la photo est ma deuxième passion. Je peux passer des heures à guetter un oiseau, une araignée, une souris, bref tout ce qui bouge et se méfie, le bonheur est au bout du cliché. C’est la promesse de passer de bons moments devant l’ordi à revisiter une image, à lui inventer une deuxième vie totalement différente de celle qui a motivé la traque… Et puis je voyage, cela peut devenir sujet d’écriture. Un beau passe-temps, la belle vie.
Attention, n’est pas entomologiste qui veut, c’est un métier. Vous ne pouvez imaginer à quel point nous sommes à la merci d’un détail qui nous échappe et fait toute la différence avec un insecte très proche. J’ai appris à être plus mesuré, à moins m’exposer en évitant d’être trop affirmatif. Je me méfie souvent quant aux noms scientifiques qui permettent à l’initié de bien différencier deux spécimens ou plusieurs. D’ailleurs pour le profane, le mieux est de se contenter de citer le nom courant, le vernaculaire dit-on lorsqu’il s’agit d’un usage local. C’est plus sympa, on ne l’oublie pas, inutile de jouer au savant car dans l’heure qui suit, les chances sont grandes d’oublier un vocable de spécialiste.
Prenons l’exemple du Sylvain. Il existe le petit Sylvain dit limenitis camilla (linnaeus) et le Sylvain azuré ou limenitis reducta (ex ladoga reducta) rendez-vous compte ! Si vous ne cherchez pas à devenir thésard, à passer une thèse sur les papillons, le mieux est de se contenter des noms d’artistes en oubliant les patronymes d’origine.
C’est ce que je cherche à faire dès que je découvre un spécimen qui m’était étranger jusque-là. Avec ces petits noms, parfois très parlants, j’ai la quasi-certitude de m’en souvenir.
En observant le Sylvain azuré, on découvre la partie supérieure des ailes, noire avec des taches blanches et des reflets bleus qui n’existent pas chez le petit cousin. La partie inférieure est plus claire avec des plages rouges, brunes et blanches, des reflets bleu-clair à la base, une rangée de points noirs vers la périphérie. Le petit Sylvain comporte deux rangées de points. Nos deux lépidoptères (papillons) sont d’envergure sensiblement égale, le petit étant à peine plus petit.
Mon plaisir est de les identifier sans trop m’éloigner de la simplicité des choses. Ce n’est pas toujours évident, je le redis… sauf à vous balader avec « Papillons pour les nuls » sous le bras.
Ci-dessous voilà deux flambés. On dirait deux empereurs en tenue d’apparat très colorée qui pompent la lumière et se partagent le monde d’une inflorescence d’arbre à papillon (c’est le nom de la plante). L’un s’occupe de l’hémisphère nord, l’autre du sud.
Bon, je ne vais pas m’aventurer davantage dans l’anthropomorphisme, ils sont occupés à siphonner le nectar des fleurs avec leur trompe, c’est largement suffisant à leur subsistance…
Vous avez dit compliqué ? Voici ce que j’ai trouvé sur la toile :
Comme dirait Monsieur de la Palice ( = Palisse ! ), les papillons de jour … volent de jour ! Par contre certains papillons de nuit volent aussi de jour, d’autres ne volent que le jour, et chez d’autres encore le mâle vole de jour et la femelle de nuit !
Vous êtes prévenus !
Des papillons plein la vue est sans doute plus poétique que des lépidoptères dans les yeux…