Faut-il prendre les paroles de l’Evangile pour des paroles d’Evangile ?

     Si le titre de ce papier peut paraître provocateur, ce n’est pas du tout le but recherché. Il s’agit d’un questionnement et d’une « recherche » qui ressemblent à tous les autres sans plus ni moins importance. Sans plus ni moins de savoir que celui qui a pénétré les arcanes des livres sacrés. L’érudition n’est pas un avantage en la matière…
     S’il est un domaine où l’avancée est nulle depuis l’origine, c’est bien celui de « l’idée de Dieu ». Pas un seul millimètre n’a été franchi depuis l’annonce de l’existence de Dieu. Le pape et tous ceux qui l’ont précédé n’ont été plus informés, plus sûrs que le dernier des imbéciles. C’est apparemment le seul espace d’égalité avec la certitude de la mort. Nous sommes tous à égalité devant ce mystère, croire ou ne pas croire étant la seule liberté… et encore. Tout le reste n’est que fioriture.
     La vérité ne devrait avoir besoin que de peu de mots pour éclater. Ancien, nouveau testament, quatre évangiles pour présenter la vie de Jésus et développer la foi parmi les lecteurs. La vie de Jésus pour suggérer l’existence de Dieu. Un Infiniment Bon qui joue à cache-cache pour faire souffrir davantage, qui a besoin d’être loué, qu’on le prie à genou, ressemble plus à un homme qu’à un Dieu tout puissant. Plus on parle, plus on écrit, plus Dieu ressemble à l’homme et plus on s’expose à l’erreur.
     Par la foi en Dieu, l’homme peut accéder au salut éternel. Quoi de plus simple ? Et pourtant. L’Evangile plan divin pour le salut de l’Humanité est « La Bonne Nouvelle » comme un « Demain on boit à l’œil » marqué sur la glace d’un café… ce lendemain qui ne vient jamais. Se montrer et parler eut été trop simple et trop facile pour l’homme… une fuite infinie des explications pour justifier cette absence douloureuse et une ubiquité invisible pour couronner le tout. En son temps Pascal avait trouvé avec son « Pari » la solution qui n’en était pas une : chercher à duper Dieu pour obtenir le salut. Si croire en lui nous sauve, c’est qu’il est à l’écoute de chacun et capable de reconnaître la sincérité de la foi. Infiniment bon, tout puissant et hors du temps, il n’a pas besoin de découvrir qui nous sommes, il le savait déjà bien avant notre existence puisqu’il contient tout. Curieux pari que celui de Pascal. Fut-il sa faiblesse ?
Qui connait la réelle sincérité de l’église ? Tel pape, alors cardinal a couvert ce que la loi de Dieu réprouve, tel autre aussi et aussi… Combien d’actes répréhensibles sont restés impunis puis oubliés, pardonnés dans le secret du confessionnal ? Dieu a-t-il souhaité qu’on se taise ? D’où vient ce pouvoir de pardon ? Qui leur a donné procuration pour savoir et juger ?
     A-t-on encore besoin de croire ou ne pas croire ? La religion est-elle encore un garde fou, alors qu’elle s’avère être bien souvent, un lâcher de « fous de dieu », un dieu à initiale minuscule ?
     J’ai passé mon enfance villageoise tout près de l’autel à laisser fondre l’hostie sur la langue après être passé par le confessionnal. Passage obligé hebdomadaire à dire des pêchés que je n’avais pas faits, tenant ma liste à jour, entre véniels et mortels pour alimenter de manière diversifiée la litanie des choses à ne pas faire dont je m’accusais, à tort, pour faire pénitence. Se confesser sans avoir une peccadille à se reprocher n’était pas raisonnable. Recevoir une claque pour avoir prélevé une fleur de St Antoine, après la procession, à offrir à ses parents était un acte répréhensible. Alors que l’on pardonne en secret à celui qui s’est agenouillé pour avouer un trop lourd forfait. Comprendre ? Est-on coupable de ne pas comprendre et faut-il se conformer sans douter ? Les temps ont changé, le problème reste entier car rien n’aurait dû bouger si le vrai d’alors était vrai.
     Le bout de la vie est situé à tout instant, tout âge. Plus on avance dans l’âge, plus on l’approche et plus on le redoute. Arriver au terme de la vie en toute conscience et se voir mourir sans espoir, le point d’interrogation vissé au-dessus de la tête, est la meilleure manière de partir. Celle d’avoir été soi jusqu’au bout avec la faiblesse de penser que Dieu nous reconnaitra parmi les siens. L’espoir fait vivre et aide à mourir.
     Quelle déception ou quelle satisfaction de voir d’en haut ou d’ailleurs l’épitaphe laissée sur la tombe : « Je suis venu, j’ai vu et je n’ai rien compris. Maintenant je sais mais dois garder le silence. Toi visiteur tu resteras dans le doute… et c’est bien là le sel de ta vie ! »
     Le savoir et la croyance sont le poivre et le sel de la vie. Dieu se trouve du côté de la croyance qui répond à la persuasion car elle n’a pas le temps en une vie de régler cette énigme. Je pense que celui qui a intégré la notion de temps ne se préoccupe plus du sens de la vie et se passe de l’idée de Dieu. Et, la pire des choses qui puisse arriver à l’homme, c’est de mourir avec une âme qui survit et se rendre compte qu’il n’y a point de Dieu.
     Dieu est la source, la source est intarissable… et l’imagination fertile.

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