En lisant l’interview de Pierre Moscovici dans un quotidien régional, on prend une belle leçon d’objectivité pure. Encore un fait divers politique.
Il soutient François Hollande : « homme à la fois connu et homme neuf, à la personnalité sympathique et équilibrée », qui a « la volonté de transformer la société de manière profonde, graduelle, apaisée en s’appuyant sur la démocratie sociale. » Le portrait d’un saint homme dont on imagine aisément un nimbe au-dessus de la tête.
« Je fais confiance à François, le changement de président et de gouvernement pour rétablir les valeurs républicaines en lieu et place des politiques menées depuis 2007 qui sont injustes et inefficaces. » Les fourches caudines pointées vers la poitrine de Lucifer.
Du même côté, DSK : « Il est libre de s’exprimer et, par amitié pour lui, j’accepterais sa position… Le mieux pour lui, serait de prendre du recul et de la hauteur, et qu’il reconstitue ses forces politiques pour apporter son talent… » Qu’a-t-il d’autre à faire que soigner son filigrane ?
Côté Marseille, un petit mot sur Arnaud Montebourg : «… parler d’affiliation avec le grand banditisme relève de propos malheureux qu’il aurait dû retirer. » Maladroit, l’avocat de gauche et mal inspiré, sans plus. Pardonnez-lui seigneur, il ne sait pas ce qu’il dit.
Côté Sarkozy : « …un pouvoir erratique, brutal et capricieux. » Il faut stopper l’Attila des réformes.
Et pour le côté humour, il va s’intéresser aux aventures de Sarkozix, une bande dessinée qui parait dans le même quotidien régional. Ce personnage est déjà plus digeste car il est taillé en pièces prêt à être dégusté sans modération.
Et autre trait d’humour du journaliste intervieweur : « Si vous n’êtes pas encore premier ministre, vous en avez déjà les initiales… » Absolument ! Répondit-il.
Belle démonstration de politique appliquée. On sait tout sur la conduite future du pays, le retour du beau temps, la reprise des affaires… L’ensemble est résumé dans : « … j’ai appris la patience, la prudence et la modestie… Je ne suis pas non plus sans ambition. Il existe une nouvelle génération qui devra être hissée au premier rang d’un gouvernement socialiste. Il faut de nouvelles têtes pour que 2012 ne soit pas un remake de 1997. »
Puisque vous le dites, cher Pierre Moscovici… entre le diable et le bon dieu, le choix est vite fait.
Quant aux nouvelles têtes, pourvu qu’elles ne soient des têtes à claques, aussi.