Cette expression bondit spontanément dans mon esprit chaque fois que je reçois une demande « d’amitié FB ».
Les temps ont bien changé.
Il n’y a pas si longtemps, lorsque nous arrivions dans un village voisin ou éloigné, et qu’apparaissait une personne inconnue, nous lâchions spontanément :
Alora o amicu, com’andemu ?
(Alors, l’ami, comment allez-vous ?)
De cette manière, nous entrions en communication, c’était signe pacifique, nous engagions le dialogue spontanément.
Simple, facile, cela se prolongeait souvent d’une longue conversation pour connaître les nouvelles de villageois.
Tu connais untel ? Et untel ? On se découvrait des fréquentations, des connaissances communes, ainsi s’exprimait la vie dans nos contrées.
Il n’était pas rare qu’une invitation à entrer dans la chaumière s’ensuive spontanément, se trouver devant un café, un verre de vin du Cap ou un spuntinu (un casse-croute), l’occasion d’entamer la charcuterie maison. Des rencontres fortuites, sympathiques qui pouvaient se prolonger vers une amitié réelle. La personne connue ce jour là était toujours reconnue et saluée ailleurs.
Pour figurer sur une page FB, on s’invite presque à la hussarde, sans vergogne.
Pas de présentation, aucune salutation, juste une demande brute, presque brutale puisqu’incongrue.
La demande surgit de nulle part, paf ! comme ça !
On s’interroge sur la raison de cette envie soudaine de venir en visite.
Qui est cette personne ? D’où sort-elle ?
J’ai la particularité de n’avoir demandé personne en ami, je ne savais même pas comment faire.
Tous les copains, toutes les copines ont devancé mon appel.
Si je devais le faire un jour, c’est improbable car j’ai mon compte, la première idée qui me viendrait à l’esprit serait d’accompagner ma demande d’un message privé pour me présenter et motiver ma sollicitation.
C’est tellement évident qu’on n’y pense jamais.
La seule fois que j’ai demandé quelqu’un en ami, on m’avait forcé la main, cela n’a pas duré longtemps.
Sous la pression d’un villageois qui me disait : « Vas-y, demande le en ami, je lui ai parlé de toi, il va accepter. » Bizarre, pourquoi cette insistance ?
Je ne connaissais pas la personne, je savais qu’elle avait une certaine notoriété et probablement une notoriété certaine.
Quel était cet empressement à me pousser de la sorte ? Etait-ce bonne intention de me présenter à plus connu que moi, quelqu’un de célèbre en Corse ? Sans doute et c’était sympa.
Savez-vous ce qu’il advint de cette amitié nouvelle ? Rien.
La personne n’a même pas daigné répondre à mon message privé. L’homme de lettres avait-il d’autres chats épistolaires à fouetter ? Probablement.
J’ai attendu quelques temps et comme rien ne se passait, il m’ignorait royalement, j’ai fouetté aussi ou plutôt j’ai balayé devant ma porte.
Je ne suis pas le plus chargé en amis FB, loin de là, certains ne sont plus de ce monde, je n’ai pas osé les supprimer lorsque leur page survit encore.
Je dois converser avec près de 5 % des demandeurs acceptés, en temps ordinaire, et 10 %, les jours fastes, soit une vingtaine de visiteurs, grand maximum. Avec les autres, on ne se clique jamais.
Faut reconnaitre qu’avec le nouveau système Facebook, je vois passer plus d’inconnus sur ma page que d’amis. Le réseau social me sert des quidams à longueur de journée et de la pub, en espérant que je me fasse de nouveaux copains.
On ne commande plus rien chez soi, on nous commande.
Cette frénésie de solliciter des amitiés facebookiennes reste un mystère pour moi.
J’accepterai toute demande assortie d’un mot de présentation, juste pour que je sache qui est au bout du fil touristique car pour moi « amis Facebook » est une imposture. Ce sont plutôt des touristes qui vont, viennent, ou ne viennent pas, visiter une page qu’ils ont pourtant sollicitée un jour.
C’est normal, c’est à l’image de la vie.
J’avoue que je ne suis pas un visiteur assidu non plus car s’il faut aller chercher tout ce monde dans sa tanière, on y passe la journée.
Je sais, on va dire : « Ce n’est pas parce que je ne mets rien que… »
Ce n’est pas bien de regarder par la fenêtre et ne jamais dire bonjour !
Le monde des réseaux sociaux est un monde pressé, il passe en coup de vent et ne s’attarde plus en civilités. Drôle d’amitié !
Salut les touristes 😉
Coucou Simon, je suis une « non » adpte de Facebook, car comme toi je trouve que nous perdons ce plaisir de rencontré une personne connue ou pas et d’échanger sur différents sujets et mêmes les touristes non plus besoin de communiquer, il sont connectés aux pages et maintenant avec « IA » trop triste le monde moderne bises marie-lise T