Il était déchainé.

Eole était devenu fou, il éolait comme un malade secouant les pins, les débarrassant de leurs branches mortes, au risque de faire des victimes au passage.
Une grosse ramure, visiblement vestige d’un squelette ancien resté perché, venait de choir à mes pieds.
Il faut être barjot pour déambuler sous les résineux par pareille furie éolienne.

Le dieu du vent, totalement déchaîné, en cet endroit culminant, faisait grand bruit dans les branchages, il sifflait si fort que rester sous les arbres était pure folie, j’insiste.

Il s’amusait comme un décérébré à vouloir arracher la retenue d’eau.
De toutes ses forces, il cherchait à soulever cette masse prisonnière du barrage pour la hisser jusqu’aux nuages et les remplir, afin, qu’à nouveau, des trombes de flotte s’abattent sur les lieux. Le lac était archi plein après les fortes pluies de ces deux derniers jours.
Malgré sa volonté farouche et sa force herculéenne, Eole ne parvenait qu’à mouvoir quelques vaguelettes qui faisaient plus de bruit que d’effet visuel.
Le spectacle était si beau, avec cette luminosité dont je raffole, que j’ai sorti de mon fidèle petit appareil photographique mes plus belles images, mes préférées aux couleurs d’un presque soleil couchant.
A regarder ces clichés, on y devine le chaud et le froid mêlés, qui se chamaillent. Un rayon me réchauffait, un souffle vif me faisait frissonner, j’étais envahi par les contrastes qui réjouissent ma vie.
Quelqu’un m’a dit : « Ces images te ressemblent ». Un quelqu’un qui me connait bien et a forcément raison…
Voici, je vous offre mon plaisir du moment :

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