Le glas va sonner.

Pour info villageoise.

Un retour symbolique aux origines

Demain à 10 heures, le glas va sonner au village.
Les gens vont aller aux informations :
– Qui est décédé, encore ?
En ce moment c’est l’hécatombe.
Le curé qui a été averti par la sœur du défunt, n’a jamais connu cette personne.

Nombreux, parmi les anciens, seront ceux qui feront des efforts de mémoire pour se souvenir, en vain.
C’était un enfant de la diaspora. Sa mère était la sœur de mon père, son père était un enfant de l’Insorito, le quartier ensoleillé du village.

Il était mon cousin germain, je ne l’ai jamais connu.

J’ai eu vent de son existence lorsque j’étais allé à Saint Priest, j’avais 17 ans, faire connaissance de son frère qui portait le même prénom que moi, le prénom de notre grand-père, c’est une coutume chez nous.

Il s’appelait Jules comme mon petit frère décédé à l’âge de 18 mois.
Son père, natif de l’Isorito, était connu sous le sobriquet « Jean Pays ».

Nous étions si proches et pourtant si lointains comme deux inconnus.
Qu’on te mène à travers ton ciel vers ton père éternel.
Adieu, cher cousin germain, la vie aura passé nos existences sous silence…

Ses obsèques auront lieu sur le continent.

Au-dessus de l’église du village, des barres parallèles, comme des vies qui s’ignorent, enfin traversées par une sécante, le décès qui rappelle aux origines...

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