Faut-il parler-ou dire- des choses qui fâchent ?

DSC_2361Faut pas rêver, non plus !
C’est l’été, la canicule sévit, on s’hydrate comme ça vient. Par ces chaleurs estivales, un peu remonté à l’apéro anisé, il est très simple de refaire le monde. Simplissime, tout va de soi à condition qu’on entende  et qu’on tienne compte de ces analyses d’une logique implacable. Un raisonnement logique et sans faille peut conduire au vide si les données de départ ne sont pas exactement celles qui définissent une situation. Mais peu importe puisque ça chauffe et qu’il faut battre le fer tant qu’il est chaud… alors forgeons.
De nombreuses personnes en surchauffe ne se rendent pas compte qu’elles baignent ou ont baigné dans les travers qu’elles dénoncent. Fréquemment, un ou plusieurs membres de leur famille sont en plein dans le mille à l’instant de la critique. Il m’arrive, assez souvent, de le faire remarquer. Evidemment, le moment était mal choisi. Ça fait tousser, on risque la suffocation. Le pastis suivant passe mal, ne trouve plus son chemin et comme on était en pleine certitude, on se lève et on s’en va. On ne dérange pas ainsi des gens remplis de certitudes. C’était pourtant une réalité toute donnée et bien banale. La personne ne pouvait l’ignorer. Mais vous savez, ce genre de clouage de bec fait réfléchir, on finit toujours par revenir à peine penaud. On oublie vite et souvent on recommence. Quelle tristesse ! « Combien de gens meurent avant d’avoir fait le tour d’eux-mêmes ! » déclarait un jour Charles Augustin Sainte-Beuve.
Un si petit tour n’est finalement pas une mince affaire et se mordre la queue n’est pas très agréable non plus. Pourtant ça parait abordable mais difficile à  faire, comme tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler. Lorsqu’on est persuadé de détenir le vrai, on n’a pas le temps de tourner la langue… temps perdu croit-on, alors que ce ne sont que paroles égarées…
J’ai eu affaire à plusieurs reprises à des amis, proches ou moins proches qui n’avaient pas tenu leurs promesses. Ne pas tenir sa parole est pour moi la pire des choses et lorsque j’ai promis, je m’exécute même si cela me coûte et que je regrette ma promesse. Après ce sera une autre histoire. Il m’est donc arrivé de répondre à des personnes qui s’excusaient et non présentaient leurs excuses,  (Je n’ai pas pu venir…) :  S’il ne s’agit pas d’un cas de force majeure, je préfère que tu me dises JE NE T’Ai PAS DONNE LA PRIORITE.  Cela me semble plus près de la réalité.  Généralement on se rend là où le plaisir du moment nous conduit. C’est un choix comme un autre.
Ce que je retiendrai de la citation précédente, c’est que faire le tour de soi-même évite surtout de tourner en rond par la suite. Et je laisserai conclure notre critique littéraire du XIXe siècle, Sainte-Beuve : « L’œuvre d’un écrivain est avant tout le reflet de sa vie. »
Si toutefois, je me laisse traiter d’écrivain avec ce modeste blog et puisque j’écris, je crois bien lui donner raison à travers mes pérégrinations au cœur des choses de la vie. Mes écrits sont bien les miroirs de ma vie. D’autres écrivains n’étaient pas de son avis, mais dans mon cas c’est flagrant.
C’est plus fort que moi, je dis souvent les choses qui fâchent. S’il m’est arrivé de me prendre pour le Christ en essayant de sauver certains enfants, je me suis vite aperçu que je n’étais pas un saint non plus. Pas étonné d’être qualifié d’insupportable, cela m’a valu les sobriquets de « Robinson » ou « d’extraterrestre »… parfois de « sage ». Et vous savez quoi ? Je ne suis fâché avec personne, alors je dis ce que je pense sans me préoccuper de l’impact produit. Ou plutôt, oui c’est dit pour produire l’impact que je crois nécessaire à ce moment-là. Faire semblant n’est pas dans mon état d’esprit, ça surprend, ça fait mouche… et je n’ai pas toujours raison.

2 Comments

  1. Se taire et faire semblant..
    Se taire ou dire des choses qui fâchent..
    Se taire ou faire rechercher, l’espace d’un bref éclair de temps, une réalité vérace..

    Question d’authenticité!

    Merci, Simon, pour cet ancrage!

    1. Bonjour Claude.
      On se demande pourquoi parfois on écoute en donnant l’impression d’acquiescer. On laisse glisser. Ce n’est pas la peine. Combien de fois ne m’a-t-on dit « qu’est-ce que tu vas chercher, laisse tomber ». Non, j’estime-peut-être suis-je optimiste- que chacun peut se rendre compte qu’il est dans le leurre, sinon c’est à désespérer de tout. Si on écoute tranquille pour laisser dire sans contrarier, qu’elle idée avons-nous de nous ? Nous ne sommes pas là pour ménager le monde, mais dire qui nous sommes. L’autre comprendra… Merci, à bientôt.

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