Cipango.

Le soleil était d’or.
Son disque éclaté, devenu difforme, déclinait derrière la montagne.

Nous étions entre chien et loup, l’endroit était calme.
Seule la musique bercée au tempo invariable du ressac rompait le silence dans un mouvement mélodio-perpétuel reposant.
En se retirant pour amorcer un nouveau sac, la mer nous disait le temps.
Dans le ciel, un aéroplane, clignotant actif, s’envolait vers un pays lointain dans un trait lent et continu.
Le gerfaut filait vers Cipango et ses mines lointaines.

L’évasion de l’esprit était facile.
Le conquérant pacifique qui sommeille en moi se remémorait José Maria de Heredia.
J’embarquais à bord de vers et de rimes caravelles, de navires ondoyants, abandonné aux flots épiques imaginés par des poètes antiques qui ne meurent jamais.

D’Ajaccio qui s’abandonnait à la nuit naissante, à Cipango du pays levant, il n’y avait qu’un pas.
Un pas légèrement cadencé par l’imaginaire…

Et le gerfaut visait l’horizon…

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