Blablines.

Vers le jardin de mon enfance.


Ce texte est une reprise qui n’échappera pas à la mémoire avertie d’Almanito.

C’est devenu une habitude pour moi.
Chaque temps morose engendre, en réaction, des vocables nouveaux, des mots beaujolais. Des mots beaujolais par l’esprit festif non par le côté annuel et obligé du fameux Bourgogne primeur. Des mots beaujolais village qui ont de la cuisse, une belle robe, qui laissent filtrer la lumière, évoquent des arômes de cerise, de framboise et même de banane. Des arômes inventés par l’imagination primesautière, vive, du bon matin.
Des mots joyeux.

C’est au saut du lit que surgissent ces pépites qui vont mettre mon humeur en joie pour toute la journée. Le plus agréable dans cette affaire, qui n’en est pas une puisque mes impressions surgissent sans effort, spontanément, est ce côté toujours renouvelé. Jamais, je ne me roule dans le même papier endimanché, la papillote n’est jamais celle d’hier. Mon esprit est ainsi fait, il invente, il fabrique sans relâche et sans commande spéciale, ni esprit supérieur qui préside à mon humeur.
Il me suffit d’ouvrir l’œil matinal, parfois auroral et pof !
Le mot enchanté sourit au bon matin, surgit sur le vif.
J’ai le réveil guilleret..

Je m’évade dans un endroit capiteux, à l’arôme entêtant qui donnera le ton à la journée avec sa couleur toujours différente. C’est sans doute mon amour de la vie, ces moments enchantés me surprennent chaque jour un peu plus et clinquent à mes oreilles. J’ai l’impression de vivre pleinement aujourd’hui, bien plus que durant le parcours qui m’a conduit jusqu’ici.

D’ordinaire, je me lève et je balance un truc né au saut du lit. Sans préparation, un truc spontané.
J’adore entendre l’éclat de rire qu’il engendre instantanément.
Ce matin, c’était un mot tout fou, trop énigmatique pour comprendre, il ne délivre pas sa teneur d’emblée. Il interroge ceux qui m’écoutent :
– Tiens, s’est-il trompé en prononçant le mot ? Non, il est coutumier du fait, il y a un p’tit quelque chose à deviner, mais quoi ?
Je suis un éternel gamin qui s’émerveille d’un rien du tout et en fait le Mont Palatin, la douceur angevine, un voyage avec Robinson, un hiver en Alaska, un igloo dans la nuit.

Ce matin donc, en me levant, j’ai lâché « Blablines !» puis, « On va se pourlécher les blablines aujourd’hui !». Avouez que c’est plus intrigant que « babines ».
Etait-ce une affaire coquine ? Une affaire culinaire ? Une affaire ordinaire transformée en fête ? Je ne vous dirai pas.
Le plus important fut que l’autre, qui m’accompagne, me réponde plus tard, bien plus tard :
– Tu avais raison, on s’est emblabliné comme je ne m’y attendais pas.
Voyez comme un mot tout bête peut prendre une allure de fête.
Sublimer l’instant présent sans se soucier de celui qui le suivra, est sans doute un éclat de vivre.
Cling !
Certains le nomment carpe diem, vivre dans l’ici et maintenant, goûter pleinement l’instant présent.

La vie enguirlandée, je veux dire enjolivée, sublimée, il suffit d’accrocher au mot quelques clochettes, des petits grelots, le tordre un peu et tout se met à danser.
Oui, c’est c’la… Un p’tit grain de folie si vous préférez !
De folie qui chante la vie !

Qui est là ?
Je m’en vais dormir au fond de l’eau.
Glou gloup !
Glou glou gloup !

Chers lecteurs qui passez par là, il est temps de prendre une pause. J’en ignore sa durée, j’ai tant de choses à faire…
A bientôt et souriez plus souvent 🙂

Images : Le rêve d’une rose blanche.

6 Comments

  1. Je rattrape mon retard en lisant vos billets (avec des photos magnifiques) et la prose… qui va avec, et hop, dernière ligne… sevrage… bon, alors reposez-vous et revenez-nous vite.
    A bientôt Simonu.

    1. Bonjour Chat.
      Je vais m’arrêter un peu pour écrire autrement et je reviendrai, j’ignore quand, mais je reviendrai.
      Merci d’être passée, à bientôt ! 🙂

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