Le regard.

Un vieil hameau désert résiste au temps…

En visitant un endroit reculé de l’Alta Rocca (ma région), j’avais l’impression que ma visite n’était pas souhaitée.

Je sentais qu’on m’épiait, le vieux châtaignier semblait m’interpeller : Que fais-tu ici ? File, tu n’as rien à y faire !

Dans une sorte d’atmosphère pesante, j’ai poursuivi ma visite, méfiant, tout de même.
Un sanglier d’humeur plus massacrante, pouvait, à tout moment, surgir de nulle part et m’envoyer dans les broussailles dans le meilleur des cas.

Voici quelques images de cet endroit tranquille mais quelque peu inquiétant.
Le silence y était habité comme si des âmes planquées surveillaient le moindre de mes gestes.
C’était la première fois que je ressentais cette incertitude, le petit hameau était désert, il ne reprend vie qu’à la fin du printemps.

Dès l’entrée, hors de toute départementale, l’accueil semblait plutôt souriant.
Un pêcher portait ses premières couleurs au tableau printanier.
Presque un accueil en arc de triomphe.
Au loin, les aiguilles de Bavella semblaient me rappeler : « Bientôt avril, ne te découvre pas d’un fil. »
Les bogues de châtaignes de l’automne dernier jonchaient encore le sol.
Un objet de naguère, sans doute un râtelier pour accrocher les outils, témoignait encore d’une vie passée.
Trace de vie actuelle et usage d’un autre temps.
Spectacle inquiétant, la corde d’un pendu ?
Est-ce là que se cachent les âmes ?
La casquette est usée…
Un merle a fui sur mon passage.
Même son nid dans un endroit reculé porte trace de civilisation envahissante…
Le regard se faisait plus menaçant…
Caïn était partout et semblait dire : Tu es encore là ?

Il était temps de filer…

6 Comments

    1. J’ai bien fait d’insister, j’ai récolté pas mal d’images, vous en avez un petit aperçu…
      Bonne journée Gibu.

    1. Oui, c’est la raison pour laquelle je m’amuse.
      Je vois des trucs partout, je fais vivre le moindre détail qui semble m’interpeller alors que les passants qui passent, ne voient rien.
      Bonne suite Al. 🙂

  1. Il est vrai que lorsque nous allons dans un lieu que nous avons habité et que maintenant il n’y a plus une seule âme,que nos souvenirs, nous avons l’impression qu’à chaque coin , une pierre nous parle.
    Merci pour ces belles photos et en particulier les Aiguilles de Bavella que je voyais chaque jour durant mon et enfance à Asinao et Saparello.
    Bonne journée à vous.🌷🌷🌿🌿🌞

    1. Bonjour Brigitte.
      Asinau, ah ! Asinau combien de fois suis-je passé par là pour un parcours de pêche durant mon adolescence !
      Je me souviens d’un jour, accompagné de deux amis plus âgés que moi et qui avaient filé devant… Je m’étais attardé dans un endroit qui « truitoyait » beaucoup, ils m’attendaient sur la route. Ils ont eu une grande frayeur pensant que je m’étais peut-être noyé. Je ne savais pas nager, ils étaient au courant et un de nos amis venait de perdre la vie dans un torrent.
      Voyez comme un commentaire fait rebondir !
      Merci d’être passée par ici.
      Bonne journée Brigitte. 🙂

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